jeudi 22 février 2024

L’étendard de la marginalité. Serge Legat.

A l’issue de sa série de conférences devant les amis du Musée de Grenoble à propos des « artistes maudits » le conférencier a cité Voltaire en contre point : 
« J’ai décidé d’’être heureux parce que c’est bon pour la santé ». 
Mais combien de peintres ténébreux se sont plutôt conformés à se déclarait Millet : 
« Je ne veux point supprimer la souffrance car c’est elle qui fait s’exprimer le plus énergiquement les artistes.»
Le titre « Homme et femme » de Pollock relie les corps à leur abstraction. 
Pourtant reconnu comme « le plus puissant peintre d’Amérique », sa notoriété n’a pas apaisé des relations conflictuelles avec le marché de l’art, avec son art.
« Numéro 25 » Le nom de Jackson Pollock est attaché à la technique du « dripping » inventée par Janet Sobel 
Sur une très grande toile il laisse goutter la peinture en ne laissant pas un espace de libre.« Emergence » Cette superposition des couches pose d’ailleurs des problèmes de conservation des œuvres.Inspirées par les traces sur le sable laissées par les indiens navajos lors de cérémonies rituelles, le geste est primordial pour les adeptes de l’« action painting ».
Le solitaire timide a lutté toute sa vie contre son alcoolisme, protégé par sa femme Lee Krasner qui a sacrifié sa carrière d’artiste à l’homme qu’elle admirait. Elle a eu une influence importante sur son parcours y compris après l’accident de voiture fatal à son mari et à une de ses maîtresses.
Le cinéma na pas manqué de s’inspirer de la vie de Van Gogh, figure emblématique de l’artiste maudit, qui en plus de quelques dessins n’a vendu de son vivant que « La vigne rouge ».
Vincent est né juste un an après son frère Vincent, mort à la naissance. Avant de se suicider, il venait d’être parrain de l’enfant de son frère Théo, marchand de tableaux … prénommé Vincent pour lequel il avait peint
«  Branches fleuries d’amandiers »
le premier arbre à fleurir au printemps.
« Paysan et paysanne La plantation de pommes de terre »
« Le peintre en sabots » comme le surnommait Millet va rejoindre Arles, «  Le Japon Français », sur les conseils de Toulouse Lautrec. Il a l’ambition de monter « l’atelier du midi » pour travailler avec d’autres.
« La maison jaune »
 https://blog-de-guy.blogspot.com/2013/10/gauguin-chez-van-gogh.html
Devant son portrait par Gauguin, qui correspondra avec lui après leur dispute après deux mois de compagnonnage, il dira :  
« C'est bien moi, mais moi devenu fou ».
« Autoportrait à l'oreille bandée »
Il fait confiance à ses médecins demande d’être hospitalisé à Saint-Rémy-de-Provence,  
« La nuit étoilée ».
Deux chemins divergent dans « Champ de blé aux corbeaux » 
présenté longtemps comme son tableau ultime,
alors qu’à son dernier jour, il a peint « Racines d’arbres » pour lesquelles, il avait écrit à son frère lors d’une étude : 
«  Je voulais exprimer, tant dans cette figure de femme blême et mince que dans ces racines noires et bougonnes avec leurs nœuds, quelque chose de la lutte pour la vie. »
« À la porte de l'éternité »
Le fascinant Nicolas De Staël a beaucoup posé pour les photographes. 
https://blog-de-guy.blogspot.com/2008/12/nicolas-de-stal.html
Son économe « Vue de Cassis », un de ses premiers travaux, saisit l’essence du paysage. 
« Le doute chez moi est passion et la passion un devoir, une tâche, une chose simple à accomplir. Le reste est la folie pure de l’Art. »
« En septembre 1950, à l’occasion de l’acquisition de « Composition » par le Musée national d’art moderne, Nicolas de Staël (Saint-Pétersbourg 1914-Antibes 1955) remercie Bernard Dorival, son directeur, de l’avoir écarté du « gang de l’abstraction » et lui demande de ne pas accrocher le tableau dans la salle des abstraits. »
Libéré du « ton local », lors de son voyage en « Sicile » 
(Titre du tableau du musée  de Grenoble) 
avec femme, enfants et sa maîtresse, sous le soleil violent, il atteint le sommet du dépouillement.
Il triomphe aux Etats-Unis, pays qu’il n’aime pas, et se suicide parce « qu’une femme désirée se refuse à lui, et qu'une gloire non désirée s'offre à lui ». « Marine à Dieppe »
Egon Schiele
, l’expressionniste, remarqué très jeune, à qui tout sourit, se met en scène comme artiste maudit, ami des marginaux.
Rimbaldien dans « Autoportrait avec chemise rayée ».
« Autoportrait avec le bras de fer dessus de la tête »
angoisse.
Il provoque : « Femme assise avec jupe relevée » 
« Je me fais une publicité terrible avec mes dessins interdits. »
Accusé d’atteinte aux bonnes mœurs, il fit un mois de prison. 
« L’artiste ressent aisément la grande lumière tremblante, la chaleur, le souffle des êtres vivants, l’émergence et la disparition. »« L'Étreinte (couple d'amoureux II) »
L’enfant du peintre représenté dans « La famille » ne verra pas le jour, sa mère est morte de la grippe espagnole en 1918, trois jours avant  son père
Egon qui a alors 28 ans.

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