lundi 19 février 2024

Le Dernier des Juifs. Noé Debré.

Traiter légèrement un sujet difficile annoncé par un titre explicite aurait pu présenter quelques attraits ; le résultat s'avère insipide. 
Le jeune homme lunaire ment systématiquement comme la voix off le précise, au cas où on ne l’aurait pas compris, mais sa construction d’un monde imaginaire n’est pas intentionnelle ni aussi originale et bienveillante que dans « Good by Lénine » souvent cité dans les commentaires. 
La crédulité de la mère malade semble avoir ses limites et constitue dans ces ambigüités pour moi l’intérêt essentiel de cette heure et demie. Finalement on se demanderait pourquoi il doit partir, l’anti sémitisme étant seulement évoqué par un réparateur qui ne veut pas intervenir à la vue d’une mezouzah installée dans l’encadrement de la porte d’entrée et des inscriptions que le fils cache à sa mère. 
Il entretient de bons rapports avec ses voisins et quand il ne trouve pas de poulet casher, la boucherie hallal fera l’affaire. 
Film dépourvu de rythme, plus mélancolique que drôle, les amateurs d’humour juif souvent plein d’auto dérision et d’impitoyable finesse, risquent d’être déçus. Le droit à la différence, la tolérance deviennent des mots usés et nos sourires se figent quand des citoyens français ne peuvent plus vivre tranquillement là où ils sont nés.

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