samedi 10 février 2024

La prochaine fois que tu mordras la poussière. Panayotis Pascot.

Livre agressif et intéressant, où l’auteur « vu à la télé», « pervers narcissique » et dépressif ne ménage personne, même pas lui même. 
« Je suis ce gamin de colonie un peu sadique, je te demande de m’accompagner tout en haut du plus haut caillou près du lac et je te dis : À trois, on saute ! Un… Deux… Toi tu sautes, pas moi. Je reste sur le caillou moi, tout en haut, tout au sec, et je rigole en te pointant du doigt. »
Une écriture paraissant sincère parce que crue, peut cannibaliser ses relations multiples avec amantes et amants et classiquement avec le père forcément tyrannique.
Au-delà de cette autobiographie cathartique, où confit avec papa, aveu de l’homosexualité et dépression, deviennent des classiques du genre, peuvent se confirmer des relations sociales contemporaines toujours sur la défensive. 
«Je viens d’une famille où on se laisse pas faire. Toujours râler parce qu’on peut râler, demander parce qu’on peut demander, exiger quand il faut exiger, s’énerver quand il y a de quoi. Mais ne pas douter, ne pas baisser le ton, surtout pas les yeux, ne pas accepter ce qu’on te dit, ce qui est écrit, ce sont de bien jolis mots faits pour bien te détendre, pour que tu te fasses bien enculer. » 
Ces 230 pages se lisent d’un trait, comme on « scrolle » en suivant quelques stand-uppers.
Les trop nombreux gros mots en arriveraient à donner envie d’aller voir d’autres témoignages d’écrivains de jadis pudiques, subtils, et profonds.
Les contradictions du jeune auteur, sa quête fiévreuse de l’authenticité laissent deviner pourtant des non-dits malgré un déboutonnage des plus complets, trop aguicheur pour convaincre totalement.  

1 commentaire:

  1. Ho hum. Comme ça a l'air dans le temps, et o combien LISSE, Guy. Comme les présentatrices à la télé maintenant que j'ai découvertes avec stupéfaction au moment du Covid, tellement ça faisait longtemps que j'avais perdu tout contact avec la télé.
    Et maintenant je descend travailler (mais vraiment travailler...) mon piano. Ciao.

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