En une matière picturale fluide, les « Nymphéas »
de Monet avaient
renouvelé l’espace. Paris était le centre créatif, et lorsque Paul Durand-Ruel, en 1883, expose 300 toiles
impressionnistes à New York, le succès est foudroyant.
En 1913, 1300 oeuvres européennes et américaines sont
présentées dans une armurerie à New York: Ingres, Delacroix, des fauves, des
cubistes, Hopper
« Office at
Night », poétique et littéraire, Duchamp… Le président Roosevelt a beau déclarer à
propos de l' « Armory Show » : « Ce n'est pas de l'art ! »
le public se montre disponible.
« Alfred Stieglitz » dont Picabia a tracé le portrait, avait ouvert une
galerie « le 291 » et formé un
groupe de jeunes peintres dont Georgia O’Keeffe avec comme
objectif de faire émerger un art américain http://blog-de-guy.blogspot.fr/2016/01/georgia-okeeffe-etienne-brunet.html
Stuart
Davis déjà pop, donne de l’envergure au
cubisme, alors que Matisse à la fondation Barnes
propose une « danse » épurée et de nouvelles perspectives à la
peinture murale. De nombreux surréalistes réfugiés de l’autre côté de l’Océan
arrivent dans un climat propice à des changements radicaux.
« Les moissonneurs andalous » de Masson où s’enchevêtrent les angoisses et se
déchargent les couleurs, cultivent une certaine mythologie de l’inconscient.
L’artiste est tout entier engagé dans son œuvre,
corps et âme, le geste émane de l’individu.Hans Hofmann a acclimaté l’expressionnisme allemand
aux Etats unis en ouvrant une école, il met en œuvre la théorie du
« Push and Pull ». Sa barrière, «The gate » fait se tirailler formes
et couleurs.
« Stenographic
figure » de Pollock avait
paru « atroce » à Peggy Guggenheim qui se laissa convaincre par Mondrian : « Il faudra surveiller cet homme ».
Elle constituera la collection la plus importante de l’inventeur du
Dripping. D’un continent l’autre, jusqu’à Venise, la mécène éclairée mettra à
l’abri ses trésors au musée de Grenoble jusqu’en 41.
Parmi les expressionnistes à l’abstraction non géométrique, Adolph Gottlieb, rappelle le monde primitif
dépositaire des grands mythes : « Mascarade ».
Arshile Gorky, l’Arménien, reconnu par Breton,
au style fleuri et torturé, délié et complexe dans ses « Fiançailles »
mit un terme à sa vie tragique en se pendant.
Franz Kline après 23 ans de peinture figurative affronte la monumentalité de tout son corps. S’il refuse la troisième dimension en agrandissant ses dessins, l’importance de ses blancs l’éloigne de la calligraphie, ses traits jouant de l’équilibre ont leur propre existence.
Franz Kline après 23 ans de peinture figurative affronte la monumentalité de tout son corps. S’il refuse la troisième dimension en agrandissant ses dessins, l’importance de ses blancs l’éloigne de la calligraphie, ses traits jouant de l’équilibre ont leur propre existence.
Willem de Kooning né à Rotterdam invalide la coupure
abstrait/ réel dans ses portraits stridents de « Woman ». Un
article sera consacré sur ce blog à Mark Rothko qu’il convient évidemment
d’ajouter à la liste.
Un des « jalons de la création universelle », Jackson
Pollock né à Cody (1912-1956), suivit les cours de Tom Benton dont le tableau « The Ballad of the Jealous Lover of Lone Green Valley »,
peut rappeler les origines rurales et les proximités avec Diego Rivera.
« Femme-lune coupe le cercle » aux couleurs
violentes, vient après des années d’analyses jungiennes où « l’inconscient collectif porteur
d’archétypes est à mettre en adéquation avec son propre vécu ». Il a
croisé Picasso, les indiens, dans ses errances alcoolisées, rencontré celle qui
deviendra sa femme, Lee Krasner et le « pape » de la critique Greenberg.
A partir de « Mural » (6 m X 2 m) il renonce à l’image :
la matière projetée au premier plan en rythmes syncopés rend caduque la coupure
dessin /peinture.
Le « All over » de « Jack l’égoutteur »
se passe à l’horizontale dans la rage de peindre, libéré des outils conventionnels. La toile est une arène.
« Blue pôles »
Il avait renoncé un moment, à titrer ses œuvres en les
numérotant, mais « The deep » dit l’énergie d’une vie de recherche,
dont la dernière toile intitulée « Search »
revient à la couleur après qu’il eut beaucoup fréquenté le noir «
Number 32 ».
Il est mort dans un accident de voiture comme James Dean.
« Number 5 » est
l’oeuvre la plus chère jamais vendue dans la catégorie art contemporain. « Regarder
simplement un tableau donne du plaisir. C'est comme regarder des fleurs, on ne
leur cherche pas un sens » disait-il.
« La force de
Pollock tient à l'impitoyable mordant avec lequel il dénonce, à travers un
bouleversement dramatique de l’image, le mythe de la ville moderne, l’angoisse
et le désarroi de l’homme dans les grands espaces métropolitains et naturels,
la désespérante solitude de l’individu » a écrit Italo Tomassoni dans
un des « Petits classiques de l’art » que faisait paraître Flammarion
dans les années 68.
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