La dernière fois que j'ai rencontré le mot
« perle », employé comme métaphore, remonte aux années 60 et « La
foire aux cancres » de Jean Charles, qui recueillait de bons mots
involontaires d'élèves.
Ici Lévinas, Kundera, Arendt… dont les chatoyantes citations ouvrant les 15
chapitres, offrent des trésors de réflexions accessibles, nuancées, vibrantes.
Une constante gratitude déborde des mises entre guillemets.
« La foi des hommes était si vive que,
tel ce pope évoqué par Tchekhov dans une de ses nouvelles, lorsqu’ils allaient
faire leurs prières à la campagne en temps de sécheresse pour demander de la
pluie, ils emportaient leur parapluie afin de n’être pas mouillé au
retour. »
Et le philosophe blessé par des humoristes de la radio
publique qui parlaient de lui en « fan
de dégénérescence mentale » a bien raison de craindre pour l’humour et
la culture.
« … la culture au
singulier n’est plus en odeur de sainteté nulle part. Jusque dans les
universités, on dénonce son élitisme. Descendue de son piédestal, elle n’est
aujourd’hui admise à l’existence que comme pratique sociale sans plus ni moins
de légitimité ou d’intérêt que n’importe quel loisir. »
Concernant l’école, un soupir avec Goethe marque la défaite
de l’exigence:
« En quoi
consiste la barbarie sinon précisément en ce qu’elle méconnait ce qui
excelle ? »
Ce livre personnel lorsqu’il parle d’amour, réjouissant dans
ses attaques contre la « cancel culture », convaincant quant à
l’Europe, la démocratie, la France, les femmes, être juif … ce livre où sont
évoquées « les âmes noires » fait du bien.
« Il y a tant à
défendre ! Il faut être fidèle. » Höderlin.
Alors pour clore cette farandole de citations, j’abrège
celle-ci dans la liste des « c’était mieux avant », qui tient 5 pages
sur 213 :
« Agréable,
gentil, charmant, prévenant, avenant, attirant, distrayant, ravissant,
émouvant, troublant, déroutant, bouleversant, renversant, saisissant… c’était
mieux que sympa. Sous ses dehors bonhommes, sympa c’est Attila : après son
passage, les différences ne repoussent plus. »
Tu m'as donné envie, là. Je vais aller acheter Alain Finkielkraut, que j'aime bien, et qui écrit... très bien, d'ailleurs. Merci.
RépondreSupprimer