vendredi 24 novembre 2023

Un été avec Jankélévitch. Cynthia Fleury.

Dans la collection de petits livres édités par France Inter chaque année un auteur nous régale en évoquant un grand ancien : 
https://blog-de-guy.blogspot.com/2020/10/un-ete-avec-montaigne-antoine-compagnon.html  Cette fois la philosophe, excellente pédagogue, nous rend plus présent le philosophe juif : https://blog-de-guy.blogspot.com/2020/11/cynthia-fleury.html
 « Le malentendu est « la sociabilité même ; il bourre l’espace qui est entre les individus avec la ouate et le duvet des mensonges amortisseurs… »
J’avais déjà cité l’accessible auteur du « Traité des vertus » et du «  Le je-ne-sais-quoi et le presque-rien » mais je n’avais pas saisi l’occasion de l’apprécier plus complètement.
Quand les 180 pages s’ouvrent sur cette phrase, nous ne pouvons qu’être bien disposés: 
« Ne manquez pas votre unique matinée de printemps »
Je n’ai pu tenir le rythme d’un chapitre par jour qui me ravissait pour dévorer les dernières pages limpides et subtiles traitant pourtant de l’Histoire après avoir abordé la musique, l’amour, l’ironie, le courage, les pas sur la neige, le sérieux, 
« Nous serons déjà sérieux si nous faisons ce qu’il est possible de faire » sans « invoquer l’impossible » pour « quitter l’ordre du charlatanisme ». 
Amateur de paradoxes, j’ai aimé la dextérité du vieux résistant dont l’auteur d’aujourd’hui met en évidence une pensée si fraîche, nous invitant à réviser ce qu’est la gratitude, le mal … et à écouter Ravel  
« L'imprescriptible, c'est la vie de l'histoire et non le fossilisé, ce qui nous oblige à ne pas nous illusionner sur la bonhomie des êtres humains, c'est savoir que cet humain-là est capable de la pire inhumanité, indignité, barbarie. L'imprescriptible, c'est savoir que l'histoire est toujours devant soi. »

1 commentaire:

  1. Merci, ça a l'air intéressant. Pour l'inhumanité, la barbarie, etc, des fois il me semble que cela devient plus subtile, plus difficile que nous l'avons cru dans le temps. Et quand on songe à Térence, et son "rien de qui est humain ne m'est étranger", cela fait réfléchir, me semble-t-il. Toujours est-il qu'il me semble que le monde est divisé en deux... camps : ceux qui savent qu'ils échappent à eux-mêmes, et sont capables de choses dont ils n'avaient/n'ont aucune idée, et... les autres, ceux qui s'imaginent s'appartenir.
    Je sais comment je me situe sur cette question...

    RépondreSupprimer