Le volume de 140 pages dit tout sur les pratiques, le
vocabulaire des « gueurstas » sans ignorer les oppositions qu’ils
suscitent et rappelle en avant propos le montant des amendes : 3750 €.
Les motivations des vandales : égo, adrénaline,
appropriation de la ville, sont exposées à travers une présentation pédagogique
illustrée par des récits personnels teintés d’autodérision au moment où
l’auteur est en âge de dresser un bilan de son parcours par la BD, idéale pour
informer sur ce genre d’expression envahissante.
A travers leur jargon initiatique marquant la jouissance
d’appartenir à un ensemble clandestin fermé, tous les mots viennent de l’empire
U.S. : « writer », « wild style », « hall of
fame » …s’effaçant au moment du « buff » (nettoyage), nous
assistons à la concurrence féroce des « crews » (groupes).
L’auteur qui sévissait sous le pseudo de « Coin-coin »
se représente en canard au milieu de troupes aux têtes d’animaux dans une caricature enfantine du monde, totalement dans la mode régressive
actuelle quand l’affirmation de soi tonitruante et persistante, méprise le passé
tout en l’utilisant comme support.
Ces signatures agrémentaient la face cachée des villes le
long des voies ferrées, mais depuis les friches le domaine de la
souillure s'est étendu jusqu’à être emblématique des entrées de Grenoble, barbouillant même
des fresques officielles de « Street
Art », histoire de ne pas confondre tags et fresques, les
récupérés, des irrécupérables.
C'est drôle de penser que la ? le ? graffiti était présent dans Rome, avec les sigles, et une bonne partie de la panoplie de notre modernité, n'est-ce pas ?
RépondreSupprimerLe graffiti gravé... faut le faire.
Personnellement, ça me laisse plus que froide. Je ne suis pas une personne très.. propre, mettons, mais le graffiti, je ne descendrais pas jusque là dans la débauche...