Les traits délicats du dessinateur né en Saône-et-Loire et
même une certaine raideur, ses couleurs douces, conviennent parfaitement au
récit du destin de quatre générations de femmes au Japon.
Leur lente émancipation ne suit pas une progression
linéaire, mais la confrontation de la tradition et de la modernité tout au long
du XX° siècle est paisible.
Le pays du soleil levant exotique à bien des égards
peut paraître comme un exemple de retenue.
Les 106 pages de la BD sont inspirées par le roman à succès
de Sawako Ariyoshi.
« Le mont Kudo
était encore voilé par les brumes matinales de ce début de printemps. La main
serrée dans celle de sa grand-mère, Hana franchissait les dernières marches de
pierre menant au temple Jison. L’étreinte de la main autour de la sienne lui
rappelait que, maintenant qu’elle allait être admise comme bru dans une
nouvelle famille, elle cesserait d’appartenir à celle où elle avait vécu les
vingt années de son existence. »
Beau graphisme ; ça me plaît. (Ce qui est assez prévisible...)
RépondreSupprimerL'idée de cesser d'appartenir à sa famille pour appartenir à une autre me rend assez triste, moi qui ai perdu ma famille de toute façon, et assez tôt. Heureusement qu'il y avait l'autre pour appartenir...en sachant que le fait de ne pas appartenir du tout aggrave considérablement la solitude.
J'ai vu le mot "émancipation" plus haut. Je crois que je suis revenue de beaucoup de choses maintenant, encore qu'on pourrait me dire que je suis dans une position confortable pour mes positions. Peut-être. Mais je trouve que le besoin d'émancipation ? de chercher de nouveaux horizons pour coller le mot "esclavage" dessus ? pourrait être... un grand esclavage...et le plus grand de tous.
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