vendredi 9 septembre 2022

Zadig. N° 14. Eté 2022.

La version trimestrielle de l’hebdomadaire le « 1 » rappelle qu’Internet n’est pas qu’un nuage virtuel quand les entreprises d’Ecommerce et les data centers occupent de plus en plus d’espace sous leurs surfaces bétonnées. Il en est de même des piscines privées (3 millions dans l’hexagone), le marché est en expansion.
A propos du paysage politique et ses transformations, pour comprendre l’extrême droite, il vaut mieux suivre un jeune lepéniste homosexuel en Bretagne ou écouter les fans de Zemour à Toulon que de lire une politologue désignant Finkielkrault comme responsable initial de la montée du RN. Des erreurs factuelles mettent en cause la rigueur de la professeure en Sorbonne lorsqu’elle cite : « l’émission les Grandes Gueules de Pascal Praud sur RMC » : l’ancien journaliste sportif officie sur CNews.
Heureusement, la profondeur des analyses, l’originalité des points de vue de cette revue sont toujours là, avec d'autres rédacteurs.
Un long entretien avec Jérôme Fourquet qui rappelle ses attachements dans la Sarthe et dans les Pyrénées donne encore plus de densité au fin observateur des évolutions de notre pays.
«  Le cœur battant de nos sociétés ce sont les zones périphériques. » 
Alors que souvent des nouvelles insérées, parmi 200 pages d’enquêtes et de reportages rendant compte de réalités complexes, peuvent apparaître comme de formels exercices littéraires : « Le vaste océan du désir des hommes »  de Catherine Cusset est vraiment bienvenu. 
Christophe Boltanski nous renseigne sur l’actualité d’Abdelkader dont une sculpture a été vandalisée la veille de son inauguration à Amboise où il avait été détenu. 
L’étude de faits divers peut confirmer les difficultés de la cohabitation des hommes et des ours en Ariège ou par leur horreur telle que Philippe Jaenada la raconte, mettre en doute le pouvoir des experts qui œuvrent pour la justice. 
Cette fois le journaliste habituellement en immersion a suivi des équipes de nettoyage à Paris ; poubelles, encombrants et coup de balai en fin de marché.
Un producteur de musique revient sur les violences policières qu’il a subies sans stigmatiser toute une profession, son témoignage n’en est que plus convaincant.
Une commande a été passée à des photographes pour une « radiographie de la France » : les carnets de bords de quatre d’entre eux sont intéressants et le portfolio de Laurence Kourcia« Sous les galets, la plage » rafraichissant, familier, bien vu. 
On fait connaissance avec celle qui prête sa voix à la SNCF qui a du retirer à la demande des services juridiques la formule « s’il vous plait » après l’ordre de s’éloigner du bord. 

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