jeudi 30 juin 2022

Raphaël. Fabrice Conan.

La conférence prévue en 2020
devant les amis du musée de Grenoble devait commémorer le 500° anniversaire de la mort d'un des maîtres de la Renaissance alors qu'en 2022, une exposition lui sera consacrée à la National Gallery de Londres. 
Une citation de Vasari peut accompagner le doux « autoportrait » du « Dieu de l’art »: 
« Le ciel donne parfois une preuve de sa généreuse bienveillance en accumulant sur une seule personne l’infinie richesse de ses trésors, l’ensemble des grâces et des dons les plus rares normalement répartis sur une longue durée entre beaucoup d’individus. »
Vasari, initiateur de l’histoire de l’art, figure sur la gauche du tableau, les « Honneurs rendus à Raphaël après sa mort » de Pierre-Nolasque Bergeret, au XIX° siècle : le pape Léon X répand des fleurs et Léonard De Vinci vient rendre hommage au jeune défunt de 37 ans.
 
    Au fil des cités qui avaient formé Raffaello Sanzio, (aussi nommé Raffaello Santi) son style a progressé :
A ses débuts à Urbino, les traits gracieux de « Saint Sébastien » doivent au Pérugin, son maître.
A Pérouse pour le « Retable Oddi »
plus ostentatoire, il soigne particulièrement les expressions des personnages.
« Les trois grâces »
ont le goût de l’antique à Florence, foyer humaniste, plus aristocratique que bourgeois.
A Rome où les papes mécènes élargissent tous les possibles, « La madone de Lorette » est charpentée.
Le « Mariage de la Vierge » donne la primauté au dessin, à l’architecture, à la géométrie.
La baguette de Joseph est fleurie, un rival brise la sienne.
« La Vierge au chardonneret » n’est pas traversée par la mélancolie comme il est d’usage, car né dans un chardon, l’oiseau annonce la passion. L’affection de la mère transparait, même dans un petit format.
La composition pyramidale de « La belle jardinière » participe à un bel équilibre. 
Marie est accessible.
« Sainte  Catherine d’Alexandrie »
rappellerait une « Léda et son cygne » de Léonard de Vinci,
dont La Joconde aurait inspiré «  La muette ».
La « Déposition Borghèse », tableau expiatoire, unit les contraires avec la mise en évidence de l’énergie d’un homme, celui qui a percé son flanc, parmi tant d’accablement.
« Le Songe du chevalier » : Scipion l’africain aurait à choisir entre la vertu et l’aventure, la forteresse et le fleuve. 
    Dans l’œuvre immense de l’artiste reconnu par ses contemporains et considéré par la postérité comme « le peintre le plus influent de l'histoire de l'art occidental », le choix est difficile parmi:
- les madones, « La Vierge de Foligno ».
- ses portraits, de « Bindo Altoviti »,
grand mécène de 17 ans,
ou celui du fragile «  Tommaso Inghirami »,
le bibliothécaire du pape,
provenant d’un atelier qui a connu une cinquantaine de collaborateurs,
- ses fresques « Le Triomphe de Galatée » bien que visée par trois amours, en regarde un autre.
    La tapisserie reproduisant « L’école d’Athènes » occupe une place centrale au palais Bourbon.
    L’histoire de Raphaël croise celle des papes :« La Délivrance de saint Pierre »
et de tant d’autres artistes. « Autoportrait avec un ami » 
https://blog-de-guy.blogspot.com/2018/01/le-voyage-des-artistes-en-italie-claire.html
    Marguerita,« La Velata » (« La Dame voilée ») était « La Fornarina », son amante.
« Qui possède autant de dons rares que Raphaël d’Urbino n’est pas simplement un homme, mais, si l’on peut dire, un dieu mortel. »
Vasari

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire