mardi 21 juin 2022

Des vivants. Raphaël Meltz Louise Moaty Simon Roussin.

Il s'agit d'une reconstitution historique de l’activité du « réseau du musée de l'Homme », l’un des premiers à entrer en résistance dès juin 1940, en cohérence avec les valeurs de ce lieu destiné au grand public : 
« pour prendre conscience de la vaste communauté mondiale, si diverse et pourtant une ». 
Les textes de la bande dessinée aux couleurs lilas, amande et orange sont rédigés à partir de lettres, souvenirs des protagonistes. 
« Il y avait encore des français, oui. Alors qu'il n'y avait plus de France. » 
Anatole Lewitsky et Boris Vladimirovitch Vildé feront partie des 7 fusillés au Mont Valérien en 42, ils ont été dénoncés.
L’originalité de ces 260 pages nous fait partager la sidération initiale des personnages, et comprendre progressivement les activités de ce groupe : évasion de prisonniers, propagande, renseignements. Si la partie dessinée peut paraître parfois énigmatique, des notes très précises et développées en fin de volume pourront satisfaire les plus curieux qui retrouveront des écrits  de la célèbre ethnologue, Germaine Tillon, aujourd’hui au Panthéon, qui avait survécu aux camps comme la bibliothécaire Yvonne Oddon déterminante dans cette aventure.
Habile et forte contribution à des réflexions d’actualité. 

2 commentaires:

  1. Intéressant. Oui, c'est de l'actualité... et puis il y a des gens qui ne veulent pas faire partie d'une vaste communauté mondiale humaine...unie. Et, qui plus est, ne soyons pas trop hypocrites, nous ne voudrions pas qu'ils appartiennent, à moins de changer pour nous ressembler. C'est toujours tentant de publier ses voeux..pieux, mais ça a des limites.

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  2. J'ai relu ton billet ce matin. Ça sonne toujours énigmatique à mes oreilles, le "Il y avait encore des Français, alors qu'il n'y avait plus de France." (Ote-moi d'un doute là... dans le temps ne mettait-on pas un majuscule aux Français, pour parler de personnes ? Cela me semble un détail... capital, pour le coup...)
    Je me demande toujours ce que ça peut vouloir dire, pour l'époque, et pour maintenant.
    Et c'est vrai que ça donne un sacré éclairage au paysage politique qui émerge depuis quelque temps, et commence à devenir de plus en plus tranché dans ses choix.
    Le problème étant qu'on ne dira pas "la France aux Français", mais... qui sont les Français, et veut-on encore qu'il y ait des Français ?
    Je me souviens il y a plus de 20 ans de ma grande perplexité d'immigrée de première génération, en discutant avec un Maghrébin d'un certain âge qui n'enseignait pas en fac, mais qui me disait qu'il votait Front National. Je ne comprenais pas comment il pouvait agir d'une manière qui allait tellement à l'encontre de son propre... intérêt. Et maintenant, je le comprends dans ses impatiences, ses déceptions, y compris la déception qu'il ressentait envers ses propres enfants... Maghrébins ? Français ? les deux ? ou... ni l'un ni l'autre ?
    Décidément le monde est bien compliqué...

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