dimanche 26 décembre 2021

A quiet evening of dance. William Forsythe.

Quand le très succinct journal de salle de la MC2 parle de déstructuration par Forsythe du répertoire classique en nous usant avec le vocabulaire déconstructeur, je ne suis pas d’accord.
Comme si toute création ne s’appuyait pas sur le passé ici avec révérence pour le célébrer ou une dose d’impertinence pour en secouer les ankyloses.
Le newyorkais construit, surtout dans la deuxième partie autour de la musique de Rameau mêlant arabesques classiques et postures improbables du hip hop en des mouvements magnifiques. Des gants de couleur soulignent une élégance enjouée d’où toute dérision est absente. L’apport d’une gestuelle venue de la rue se marie bien avec une chorégraphie plus familière des plateaux sans abuser de spectaculaires performances individuelles qui sont souvent le lot de la break dance.
La première partie commencée avec des chants d’oiseaux tellement ténus qu’on se demande s’ils ne provenaient pas d’un téléphone portable et poursuivie dans le silence était plus austère. Les duos dont on attend classiquement la synchronisation, sont ici légèrement décalés dans une harmonie époustouflante jouant sur la durée pour inscrire dans nos mémoires leur intense recherche.
Une bonne soirée tranquille.

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