lundi 13 décembre 2021

Tre piani. Nanni Moretti.

Ce film est une adaptation d’un roman de Eshkol Nevo se déroulant à Tel Aviv transposé à Rome. Nous retrouvons l’Italie du cinéma avec un de ses représentants des plus célèbres qui a vieilli avec nous et nous parle si bien de transmission, de responsabilité. 
Il ne se donne pas le beau rôle dans ce film à propos de trois familles sur trois étages d’un même immeuble, en trois périodes, à cinq ans d’intervalle.
Le juge interprété par le réalisateur est tellement à la recherche de l’intégrité qu’il s’est enfermé dans une attitude trop rigide avec son fils. Les autres hommes ne sont pas plus en réussite avec leurs enfants, soit par leur absence soit par une présence envahissante. 
L’un d’eux influencé sans doute par les faits divers contemporains et le babil adjacent va se pourrir la vie et celle de ses proches en imaginant chez le papi à qui il confie sa fille, un pervers sexuel.
Le métier de parents n’est pas facile et parmi les destins compliqués des adultes, si les femmes semblent plus solides, les enfants, et c’est rare, n’ont pas un rôle secondaire. 
Bien que les « happy end » de ce film choral nécessitent quelques raccourcis scénaristiques parfois artificiels, nous aimons nous faire raconter des histoires d'amour, pour alléger culpabilités et mauvaises consciences convoquées pendant deux heures où sont aperçus également démence sénile et hérédité, voire escroqueries et migrants.

2 commentaires:

  1. C'est l'occasion de saisir ma plume, et de rappeler (et oui, et oui) que la nature a fait des choses de telle sorte que la perversion, au masculin, SE VOIT comme le nez au milieu de la figure, alors que, par hasard, la perversion, au féminin... n'est pas vraiment visible. La perversion au féminin, il faut pouvoir la PENSER, car elle ne se laisse pas voir.
    Il n'est pas de bon ton de penser que la perversion au féminin, la perversion DU FEMININ, qui n'est pas synonyme de la perversion des femmes, est une poisse dégoulinante, cotonneuse, mais assez vague, qui laisse un mauvais goût dans la bouche, mais ne se laisse pas identifier si facilement.
    Des fois, dans les colloques de spy où je prenais ma langue pour faire ces rappels, avec, en plus, le rappel que la dissymétrie entre le sexe de l'homme (l'organe...) et le sexe de la femme (qui ne peut pas être rabattu sur le... clitoris, malheureusement) nous rendait... dissymétriques, et différents, je me faisais traiter de pisse vinaigre...
    Les oreilles sont dures, je vois.
    Toujours aussi dures, d'ailleurs...

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  2. Je vois que j'ai déjà sévi dans les commentaires, mais je vais re-sévir.
    "Le juge interprété par le réalisateur est tellement à la recherche de l'intégrité qu'il s'est enfermé dans une attitude trop rigide avec son fils."
    Cette phrase m'interpelle beaucoup. Je n'y vois pas de solution à ce problème qui est peut-être le noeud problématique de la condition humaine. Il y a les personnes, et... il y a les idées. Y-a-t-il des moments dans l'existence où les idées doivent passer devant/avant les personnes ? Quelles idées, et... quelles personnes ?... (Une petite pensée pour l'affaire des Horace, et l'idée de la république par rapport aux attaches familiales. Glaçant, tout de même.)
    En lisant l'Ancien Testament, je vois que la Bible est très sévère en jugeant les pères avec leurs fils. (On ne parlera pas des mères, car dans l'ensemble la Bible parle peu des mères. Parce qu'elles.. NE COMPTENT PAS, entendons, que leurs poids est bien écrasant, mais qu'on ne peut pas, ne doit pas ? le COMPTER, ni le comptabiliser.) Mais la Bible est remplie d'anecdotes de pères qui sont déçus par leurs fils, et par les fils qui ne continuent pas à marcher dans le chemin des pères, pour le malheur de pères et de fils, d'ailleurs.
    Insoluble, je dis...

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