vendredi 12 novembre 2021

Z. N° 14.

Une revue de critique sociale qui titre « Grenoble et l’école elle est à qui ? » peut susciter l’intérêt au moment où une proposition pour les écoles de Marseille vise à nommer des enseignants en dehors des règles ordinaires du mouvement, comme ce fut le cas dans les écoles expérimentales de la Villeneuve de Grenoble.
Mais ma curiosité a été mise à l’épreuve par des partis pris lourdingues qui voient par exemple dans l’obligation scolaire en 1882 « une contrainte des plus pauvres ». 
Leurs rappels historiques sont biaisés qui oublient une date essentielle : la réforme Haby du collège unique sans doute trop complexe à décrypter quand l’égalité était servie en amuse-bouche de la part d’un ministre de droite.
L’article concernant la Villeneuve se conclut sur les mots d’André Béranger avant sa mort et croise d’autres témoignages à tonalité essentiellement nostalgique.
Les réponses  entrevues à la question de la propriété de l’école peuvent prêter à contestation, même si elles ont la fraicheur de mots d’enfants en tête des 200 pages agréablement illustrées 
« Nous on travaille et on n’est pas payés : c’est un peu du travail forcé, non ? » 
La mise en valeur du travail des ATSEM est louable même si je sais que leur pouvoir était parfois abusif quand une jeune collègue instit’ avait la prétention de changer quelques habitudes. Quant aux mamans d’élèves, elles n’ont pas toutes comme première préoccupation de porter le hijab pour jouer au foot ou le burkini.
Il est vrai que les rédacteurs ont eu plus de contacts avec « Alliance citoyenne », Sud éducation, la CNT, voir le PAS dont j’avais dessiné le logo affirmant une diversité de points de vues qui n’est point venue, qu’avec le SGEN CFDT à l’origine des ZEP alors qu’il est question d’éducation prioritaire.
A l’image de leur rappel « les courants pédagogiques pour les nuls » n’est pas trompeur, sous des formules rebattues «  Maria Montessori et Célestin Freinet sont dans un bateau ».  Pour le coup leur inculture n’est guère alternative comme pourraient le faire croire leur goût pour les squats, les Zad et les Zapatistes. Les thématiques, école à la maison, hypertrophie du religieux, transgenre, l’école dehors, ne sont guère originales. Le seul de l’académie qui ait refusé de faire passer les évaluations est interviewé, et il faut ressortir de sa retraite Claude Didier pour que soit dénoncé un « base élèves » qui commence à dater.
Si les rédacteurs disent avoir été bousculés dans leurs certitudes lors de la pandémie, cela ne les conduit guère à nuancer leurs jugements envers ceux qui avaient à gérer la crise que ce soient Blanquer ou Piolle. Leur résistance proclamée envers la numérisation à l’école ne prend même pas en compte leur déception de ne pas découvrir dans les classes visitées toutes les horreurs technophiles qu’ils souhaitaient.
Finalement il n’y avait pas que leur écriture inclusive pour m’agacer les gencives, j’ai trouvé plus rétro que moi.

1 commentaire:

  1. En te lisant, je me dis que Dieu est bien descendu une nouvelle fois pour brouiller le langage des hommes afin qu'ils ne se comprennent plus, et mettre fin à la construction de la Tour de Babel (qui ne tombe pas, comme je rappelle constamment, tellement les Occidentaux sont fermement persuadés que Dieu détruit la Tour, en bon pater facho, comme on dirait de nos jours.).
    Hypothèse : et si la Tour de Babel était finalement un édifice fait... de vent !
    Il faut admettre que du vent, il y en a beaucoup.
    D'après Emmanuel Berl dans un livre d'essais, Fénélon se serait adressé à un pénitent se voyant ? se voulant ? prophète avec le conseil suivant : "Taisez-vous donc un peu, et peut-être vous pourrez entendre la voix de Dieu."
    Bon conseil, je crois.
    Et maintenant je me tais...

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