Après une
nuit inconfortable dans un canapé lit, nous roulons en direction de Vesoul sur
des routes étroites et droites. Le beau temps est au rendez-vous.La journée
commence par une jolie surprise; lorsque
nous traversons le village de DAMEREY,
nous tombons sans nous y attendre sur la maison originale d’un « artiste
de bord de route » nommé Roger Mercier. Décédé, il a souhaité léguer son « château de Bresse et de
Castille » à la communauté sous réserve qu’elle l’entretienne, ce qui est
actuellement le cas mais interdit toute visite à l’intérieur des murs. Cependant,
on entrevoit de l’extérieur l’architecture créative et les sculptures colorées en
béton. Il en a recouvert tous les
espaces : les toits, la façade ou le
jardin. Ce créateur modeste pose un regard d’enfant sur son environnement,
tendre, simple, imaginaire. Ses représentations s’inspirent d’animaux avec des
cigognes près des cheminées, une biche, un toucan une otarie, des aigles…. Elles évoquent aussi
l’Espagne, pays de sa femme, à travers un toréador et un taureau, un patio
andalou ; des palmiers des danseuses et des constructions rappellent l’Orient.
La mythologie transparait aussi dans la scène nautique avec Neptune et des
sirènes.Après
quelques renseignements pris auprès d’une jeune cantonnière, nous quittons ce
village désert et continuons notre voyage. Nous
constatons à de multiples
endroits que la crue du Doubs inonde toujours
les champs et déborde de ses rives, la décrue tarde à se faire. Nous passons
dans le département du Jura où la limitation de vitesse sur les nationales
autorise 90 km/heure au lieu des 80 imposés jusqu’ici. Les paysages et
l’habitat semblent plus pauvres ;
des écriteaux à vendre apparaissent sur
beaucoup de maisons. Nous buvons notre café en terrasse à Moissey « Au
convivial comtois », agréable établissement qui connait la faveur de la
presse et dont les articles élogieux sont placardés près de la porte. (la photo date des inondations de décembre) Puis nous
traversons des paysages plus vallonnés croisant de nombreux camions sur le
ruban asphalté qui se déroule devant nous.Nous nous
arrêtons déjeuner après Vesoul à Roye
dans un routier « La réunion des
amis ». Son décor vieillot avec ses pin up et ses couleurs
fanées accueillent des habitués rebondissant aux propos du patron Jean
Luc ; ce truculent personnage
possède une voix de stentor et un accent prononcé mis au service d’un
humour et d’une faconde irrésistibles. L’ambiance est à la rigolade. Pas de
menu ni de prix affichés, ici on mange ce qu’on vous sert, à l’ancienne :
des tomates, de la terrine de foie et du cervelas composent les entrées. Elles
sont suivies d’un plantureux plat familial qui aurait nourri 4 personnes au
moins avec de nombreuses tranches de langue de bœuf accommodées de riz. Le
plateau de fromages bien achalandé circule de table en table puis il faut
choisir son dessert entre tiramisu, profiteroles, îles flottantes ou baba au
rhum bien arrosé et fortement recommandé. Nous conversons sans façon avec nos
voisins de table, un couple de royens,
et amis du patron qui vient se joindre à nous pour tailler bavette en fin de
repas.
Merci pour la visite, Guy. J'apprécie.
RépondreSupprimerPour un peu je pourrais imaginer que tu deviens un peu... gilet jaune ?
Très belle photo de paysage. J'adore ces paysages de ce qu'on appelle "la France profonde", je suppose. Si je n'étais pas déjà convertie, tu pourrais me convertir.