mercredi 10 novembre 2021

Sur la route de Belfort.

Après une nuit inconfortable dans un canapé lit, nous roulons en direction de Vesoul sur des routes étroites et droites. Le beau temps est au rendez-vous.
La journée commence par une jolie surprise;  lorsque nous traversons le village de DAMEREY, nous tombons sans nous y attendre sur la maison originale d’un « artiste de bord de route » nommé Roger Mercier.
Décédé, il a souhaité léguer son « château de Bresse et de Castille » à la communauté sous réserve qu’elle l’entretienne, ce qui est actuellement le cas mais interdit toute visite à l’intérieur des murs.
Cependant, on entrevoit de l’extérieur l’architecture créative et les sculptures colorées en béton.
Il en a  recouvert tous les espaces : les toits, la  façade ou le jardin. Ce créateur modeste pose un regard d’enfant sur son environnement, tendre, simple, imaginaire.
Ses représentations s’inspirent d’animaux avec des cigognes près des cheminées, une biche, un toucan  une otarie, des aigles….
Elles évoquent aussi l’Espagne, pays de sa femme, à travers un toréador et un taureau, un patio andalou ;
des palmiers des danseuses et des constructions rappellent l’Orient.
La mythologie transparait aussi dans la scène nautique avec Neptune et des sirènes.
Après quelques renseignements pris auprès d’une jeune cantonnière, nous quittons ce village désert et continuons notre voyage. Nous  constatons  à de multiples endroits que la crue du Doubs inonde toujours  les champs et déborde de ses rives, la décrue tarde à se faire. Nous passons dans le département du Jura où la limitation de vitesse sur les nationales autorise 90 km/heure au lieu des 80 imposés jusqu’ici. Les paysages et l’habitat semblent  plus pauvres ; des écriteaux à vendre apparaissent  sur beaucoup de maisons.
Nous buvons notre café en terrasse à Moissey « Au convivial comtois », agréable établissement qui connait la faveur de la presse et dont les articles élogieux sont placardés près de la porte. (la photo date des inondations de décembre)
Puis nous traversons des paysages plus vallonnés croisant de nombreux camions sur le ruban asphalté qui se déroule devant nous.
Nous nous arrêtons déjeuner après Vesoul à Roye dans un routier  « La réunion des amis ». Son décor vieillot avec ses pin up et ses couleurs fanées accueillent des habitués rebondissant aux propos du patron Jean Luc ; ce truculent personnage  possède une voix de stentor et un accent prononcé mis au service d’un humour et d’une faconde irrésistibles. L’ambiance est à la rigolade. Pas de menu ni de prix affichés, ici on mange ce qu’on vous sert, à l’ancienne : des tomates, de la terrine de foie et du cervelas composent les entrées. Elles sont suivies d’un plantureux plat familial qui aurait nourri 4 personnes au moins avec de nombreuses tranches de langue de bœuf accommodées de riz.
Le plateau de fromages bien achalandé circule de table en table puis il faut choisir son dessert entre tiramisu, profiteroles, îles flottantes ou baba au rhum bien arrosé et fortement recommandé. Nous conversons sans façon avec nos voisins de table, un couple de royens, et amis du patron qui vient se joindre à nous pour tailler bavette en fin de repas.

 

1 commentaire:

  1. Merci pour la visite, Guy. J'apprécie.
    Pour un peu je pourrais imaginer que tu deviens un peu... gilet jaune ?
    Très belle photo de paysage. J'adore ces paysages de ce qu'on appelle "la France profonde", je suppose. Si je n'étais pas déjà convertie, tu pourrais me convertir.

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