mardi 16 novembre 2021

Senso. Alfred.

Oui « senso » se traduit : « sens » comme dans sensuel, 
mais aussi avec « far senso »: « répugner ». 
Cette histoire d’un égaré arrivant dans un hôtel dont plus une chambre n’est libre au bout d’une longue marche sous une chaleur accablante réunit les deux sens. 
Ce titre évoquait aussi pour moi le film de Visconti dont je retrouve un qualificatif qui pourrait presque convenir à cette BD de 160 pages : « incontestable réussite esthétique » mais ce serait exagéré. Et il n'est d'ailleurs pas question d’officier « lâche » et « amoral » mais seulement d'une rencontre fortuite entre un homme maladroit à la dérive et une femme également perdue. 
Nous ne sommes plus au moment de l’élan du « Risorgimento » mais dans une société lasse, la nôtre : rendez-vous manqués, trains en retard, échos de fête, vieux copain volubile et lourd, bavard vitupérant. Statues dans les allées et orage attendu, la dame se met nue au cours d’une balade nocturne en barque, des notations variées composent un récit agréable où apparaissent dans un rêve alangui, des identités sans que subsistent des traits mémorables.

1 commentaire:

  1. Peut-être que le monde perd de son saveur quand tout est permis et tout le monde est censé être libre ?
    Ta comparaison avec Visconti était édifiante. Merci.

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