vendredi 21 juin 2019

« New York Times »

Pour avoir commencé à aimer l’histoire avec les images trouvées dans les tablettes de chocolat, j’ai pris goût à rechercher des éléments précédant les évènements qui se présentent à nous.
Le journal « New York Times » va arrêter de publier des dessins politiques. Cette décision ne suscitera aucune marche blanche, il est vrai que dans le Dauphiné libéré ceux là ont disparu depuis longtemps. Cette évolution s’inscrit à la suite des meurtres de Charlie. 
Tout serait parti d’une caricature de Trump en aveugle avec kippa tenant en laisse son chien Netanayahou. Le poseur en citoyen du monde peut se sentir atteint par ce coup contre la liberté depuis un lieu au bord de L'Hudson devenu pour moi plus familier que Valencogne ?
Je n’ai jamais lu ce journal, et j'en suis comme ce copain qui mettait en évidence le Journal « Le Monde » sur la lunette arrière de sa voiture pour le prestige qu’il croyait que le quotidien de référence - comme on ne dit plus - lui aurait conféré.
Qui a vu quelqu’un lire un journal dans le tram pour la dernière fois ?
Le « politiquement correct » qui vise à polir toute aspérité, à diffuser du déodorant partout, n’est que l’autre versant d’un monde où le sang éclabousse les murs. Certes les dessinateurs sont moins inventifs que naguère et autour de la Place Saint Bruno les imitateurs de Reiser n’ont retenu que le côté crade de son trait. La médiocrité n'est pas un critère de choix.
Et puis tant crient avant d’avoir mal qu’on ne les entend plus, alors que cette restriction dans l’expression est grave même si le flambeau de la statue de Bartoldi ne brûle plus que pour quelque mièvre illustrateur. J’en suis à mettre Plantu en tête d’article, c'est bien parce qu’il cite Régis Debray. L’innocence n’est plus ce qu’elle était, ni la poésie, ni le « Canard » ni « Charlie ».
Quant à l’humour il loge dans les psychanalyses sur scène, les punch line féroces, du coup les blagues pour enfants sont difficiles à dénicher :
« Qu’est ce qui fait « nioc nioc » à longueur de journée ?
Un canard qui parle en verlan. »
Comme j’en suis au temps des recensions, voilà un dessinateur de BD et un de presse par décennie, mixant goûts personnels et notoriété commune :
Années 50
Années 60
Années 70
Années 80
Années 90
Années 2000
Années 2010
Hergé

Uderzo
Morris
Pratt
Geluck
Zep
Larcenet
Effel

Sempé
Reiser
Plantu
Bretecher
Jul
Chapatte
Cabu est mort et Wolinski.
Puisque je remonte au temps de la bakélite, en ces temps de bac tout court, me revient l’image que j’avais collée sur mon classeur de philo : un gorille dans la position du « penseur » de Rodin.
Ma prof n’avait guère goûté l'image mais je crois bien qu’aujourd’hui j’aurai plutôt le même regard qu’elle : quelques humains nous broutent avec les animaux, pourtant ils savent que les nounours ont aussi des dents pointues.
« Le secret du bonheur c’est la liberté et le secret de la liberté c’est le courage. » Thucydide

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