Au-delà de ce sujet où un retraité solitaire s’ennuie, il
convient d’avoir à l’idée le sous-titre : « Essai de voix ».
Le mot soliloque revient souvent dans les commentaires
autour de ces 140 pages parues en 1978.
« Je sais bien
faut pas nier la chance mais faut pas non plus toujours tout mettre sur le
compte des circonstances. On y est bien pour quelque chose, quand même ? »
Comme si Céline vidé de sa colère tentait de saisir
l’épaisseur d’une vie alors qu’elle semble épuisée. Le ton oral un peu désuet
peut faire partie du plaisir de lecture qu’il n’y aurait pas dans la description
impitoyable d’une condition humaine à bout de souffle.
« Quand je
regarde ma journée, je me dis : qu'est-ce que tu as oublié ? T'avais quelque chose
à faire, et tu l'as pas fait ? Qu'est-ce que c'était ? Mais aussitôt allongé
dans mes toiles, bien au chaud, bien douillet, j'y pense plus. Ou bien c'est
pour me dire que ça n'a pas plus d'importance que le reste… »
Dans le déni, le narrateur bavarde, et nous sommes pris dans
l’attention aux détails d’une vie qui est grisée après un Pernod allant à
l’essentiel d’une interrogation existentielle.
« Dans le salon
on a mis nos plus beaux meubles, nos plus belles choses. Et puis c’est propre,
hein ! C’est bien entretenu. Là-dessus elle rigole pas ! Y a aussi
dans le salon nos portraits à tous les deux, des agrandissements qui datent des
premiers temps du mariage, ça fait une paye oh là là ! C’était le bon
temps, comme on dit… »
….
Parmi les 100 romans retenus par le journal « Le
Monde », j’ai choisi
Années 50
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La gloire de mon père. Pagnol
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Années 60
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La promesse de l’aube. Gary
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Années 70
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La vie mode d’emploi. Pérec
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Années 80
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L’insoutenable légèreté de l’être.
Kundera
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Années 90
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Les champs d’honneur. Rouaud
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Années 2000
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Blonde. Oates
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Années 2010
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Le lambeau. Lançon
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