dimanche 16 juin 2019

Léo Ferré.

77 textes concernant la chanson sur ce blog et aucun en hommage à celui que je tins au plus haut des cieux, noirs, bien entendu, hormis une anecdotique étiquette de chianti
M’essayant à la sagesse, je n’ai pendant des années pas trop cherché du côté des passions enfuies de ma jeunesse. Avec une Olivetti qui coinçait, nous recopions alors les paroles de « La solitude » fiévreusement .
« Le désespoir est une forme supérieure de la critique.
Pour le moment, nous l´appellerons "bonheur",
les mots que vous employez n´étant plus "les mots"
mais une sorte de conduit
à travers lequel les analphabètes se font bonne conscience. »
Nous nous hissions au dessus du panier, péremptoires marmots.
Je récuse aujourd’hui ces déluges verbeux, prétentieux, que je ne peux plus écouter tranquillement, je les avais trop aimés.
Je m’en tiendrais au consensuel, un comble : « Avec le temps »
« Avec le temps va tout s'en va
L'autre qu'on adorait qu'on cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
Entre les mots entre les lignes et sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit »
Sublime.
Alors pour refroidir ces braises encore vives, Lavilliers, Léotard feront de bons passeurs." Thank you Satan".
« Pour le péché que tu fais naître
Au sein des plus raides vertus
Et pour l'ennui qui va paraître
Au coin des lits où tu n'es plus »
Lui qui nous amena vers quelques géants : Rimbaud, Aragon.
« Tu n’en reviendras pas toi qui courais les filles
Jeune homme dont j’ai vu battre le cœur à nu
Quand j’ai déchiré ta chemise et toi non plus
Tu n’en reviendras pas vieux joueur de manille »
En sommes nous revenus de ces fulgurances qui nous emmenèrent si loin ?
Moins considérable que Villon, Apollinaire, Verlaine, son pote Caussimon nous éclaboussait :
« On voyait les chevaux d'la mer
Qui fonçaient, la tête la première
Et qui fracassaient leur crinière
Devant le casino désert... »
Et après ce pauvre Rutebeuf que dire de mieux :
«  Le vent me vient le vent m'évente
L'amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta »
Nous nous sommes soulevés d’avoir aperçu :
« … de drôles de types qui traversent la brume
Avec des pas d'oiseaux sous l'aile des chansons 
Leur âme est en carafe sous les ponts de la Seine
Leurs sous dans les bouquins qu'ils n'ont jamais vendus»

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