M’essayant à la sagesse, je n’ai pendant des années pas trop
cherché du côté des passions enfuies de ma jeunesse. Avec une Olivetti qui
coinçait, nous recopions alors les paroles de « La solitude »
fiévreusement .
« Le désespoir
est une forme supérieure de la critique.
Pour le moment, nous
l´appellerons "bonheur",
les mots que vous
employez n´étant plus "les mots"
mais une sorte de
conduit
à travers lequel les
analphabètes se font bonne conscience. »
Nous nous hissions au dessus du panier, péremptoires
marmots.
Je récuse aujourd’hui ces déluges verbeux, prétentieux, que
je ne peux plus écouter tranquillement, je les avais trop aimés.
Je m’en tiendrais au consensuel, un comble :
« Avec le temps »
« Avec le temps
va tout s'en va
L'autre qu'on adorait qu'on cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
Entre les mots entre les lignes et sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit »
L'autre qu'on adorait qu'on cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
Entre les mots entre les lignes et sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit »
Sublime.
Alors pour refroidir ces braises encore vives, Lavilliers,
Léotard feront de bons passeurs." Thank you Satan".
« Pour le péché
que tu fais naître
Au sein des plus raides vertus
Et pour l'ennui qui va paraître
Au coin des lits où tu n'es plus »
Au sein des plus raides vertus
Et pour l'ennui qui va paraître
Au coin des lits où tu n'es plus »
Lui qui nous amena vers quelques géants : Rimbaud,
Aragon.
« Tu n’en
reviendras pas toi qui courais les filles
Jeune homme dont j’ai
vu battre le cœur à nu
Quand j’ai déchiré ta
chemise et toi non plus
Tu n’en reviendras pas
vieux joueur de manille »
En sommes nous revenus de ces fulgurances qui nous emmenèrent
si loin ?
Moins considérable que Villon, Apollinaire, Verlaine, son
pote Caussimon nous éclaboussait :
« On voyait les
chevaux d'la mer
Qui fonçaient, la tête la première
Et qui fracassaient leur crinière
Devant le casino désert... »
Qui fonçaient, la tête la première
Et qui fracassaient leur crinière
Devant le casino désert... »
Et après ce pauvre Rutebeuf que dire de mieux :
« Le vent me
vient le vent m'évente
L'amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta »
L'amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta »
Nous nous sommes soulevés d’avoir aperçu :
« … de drôles de
types qui traversent la brume
Avec des pas d'oiseaux sous l'aile des chansons
Avec des pas d'oiseaux sous l'aile des chansons
Leur âme est en carafe
sous les ponts de la Seine
Leurs sous dans les bouquins qu'ils n'ont jamais vendus»
Leurs sous dans les bouquins qu'ils n'ont jamais vendus»
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