Dès l’époque médiévale les « battuti » (flagellants) furent les premiers à se
regrouper en l’église Santa Maria della Carita sur
laquelle est construite aujourd’hui la Gallerie dell'Accademia,
vue depuis « La
Cour du tailleur de pierre » de Canaletto.
« La Présentation de Marie au Temple » du Titien, architecturée, adaptée aux lieux est restée
en place bien que la fonction de ceux-ci ait évolué.
Bonaparte a mis fin à ces associations, mais pendant 500 ans, leur rôle
social fut important, et les donateurs généreux pour construire de beaux
édifices et se faire valoir dans les commandes d’œuvres d’art. La
« Sérénissime » rendait le faste indispensable.
Pour la Scuola degli Albanesi, les
regroupements s’effectuant aussi par pays d’origine,
Carpaccio peint « La Naissance de la
Vierge » sur toile, car les
fresques souffraient de l’humidité. Le style est encore archaïsant mais une
certaine fraîcheur laisse deviner les élans de la Renaissance.
La
Scuola di San Giorgio degli Schiavoni, « slavons »
originaires du Monténégro, n’avait pas été fermée par le Corse qui gouverna une
partie de l’Europe. Tiens, à ce propos, l’expression
universelle « Ciao » vient de sciavo (esclave) ; en
dialecte vénitien « je suis votre
esclave » se dit lorsqu’une affaire est conclue.
Parmi d’autres Saints, Jérôme et Tryphon, « Saint
Georges et le Dragon ».
La Confrérie des Saints Stigmates de
Saint François est encore en activité.
La Scuola Grande dei Carmini est un palais où
les peintures en grisaille de Bambini,
dont « L’espérance » sont
remarquables.
L’escalier comporte quelques vertus théologales, ainsi « La Charité » par Sante Piatti
est lumineuse,
et à l’étage la « Foi, Espérance, Charité »
de Tiepolo
nous soulèvent,
alors que « L'ange qui sauve un garçon qui tombe d'un
échafaudage » nous semble plus familier que le tableau
central :
« Notre-Dame-du-Mont-Carmel
apparaissant au bienheureux Simon Stock, et lui remettant le scapulaire » en
lui disant « Quiconque mourra revêtu
de cet habit sera préservé des flammes éternelles ».
Gentile Bellini décrit avec précision une
« Procession
place Saint-Marc »
et
nous sommes bien dans la cité des Doges quand survient le « Miracle de la Croix au pont San Lorenzo ».
La plus riche, la Scuola Grande di San Rocco, comporte
deux étages, grandioses.
Pour gagner le concours Le Tintoret offrit la « Glorification de Saint-Roch », il fournira ensuite 65 tableaux pour une somme modique, renouvelée
cependant jusqu’à sa mort.
« La Cène » sort des sentiers battus,
la lumière de « L’adoration des bergers »
est surnaturelle
et grandiose sa « Crucifixion » (536 × 1224 cm) où pas loin du
centre de l’œuvre, se joue aux dés la tunique du christ.
Est-ce que dans d’autres versions de « L’annonciation »
la vierge est aussi surprise ? Il est vrai que l’irruption des anges à
sang chaud est fracassante, l’archange fulgurant.
Merci. Un très bon réveil pour moi...
RépondreSupprimerBonaparte a mis fin aux "scuolas" dans sa fonction de propagateur de la Révolution Française ? (!...)
J'apprends avec délectation l'origine du mot "ciao". LOGIQUE. Ne le dis pas trop fort, quand même, les murs ont des oreilles...
J'ai un faible pour le Tintoret. Un de mes peintres préférés, et cette bâtisse y est pour beaucoup.