Pourtant cette maladie, « le
crétinisme », due à une carence en iode a pu affecter le développement
physique et intellectuel de près d’un tiers des habitants de certains villages
aux alentours de Grenoble.
Elle a été éradiquée au début du XX° siècle. L’entretien
avec Antoine De Baecque qui vient de consacrer un livre à ce sujet ne manque
pas l’occasion d’opposer les « trakkers » et autres « traileurs »
contemporains venus des villes, performants et pressés, à ces
« inertes » qui n’ont jamais quitté leur pays.
Deux autres dossiers historiques sont développés :
- Emeutes à Autrans
en 1848 à cause de l’interdiction d’utiliser librement la forêt, mais je n’ai
pas compris les raisons de cette interdiction en dehors de
« l’accaparement par les élites locales ».
- Les « tourniquets
à bébés » abandonnés et les questions posées par cette pratique qui
leur évitait de mourir dans un fossé sont pertinentes. Cette pratique fut
abandonnée mais d’autres initiatives visant à traiter la misère la plus sombre
vont être mises en œuvre, tel un « restaurant sociétaire », place Lavalette,
sorte de resto du cœur, 134 ans avant Coluche.
La ligne corrosive du journal contre la modernité est
constante et les nuances dans les articles trop souvent discrètes. Ainsi celui
concernant l’élargissement de
l’autoroute constamment saturée autour de Grenoble ne donne le point de vue
que des grenoblois en vélo. Les contorsions des élus sont bien entendu
dénoncées et c’est toujours dans ce domaine que l’intransigeance postillonaire
est la plus probante quand ils pointent la langue de bois fusse-t-elle verte.
La rencontre nostalgique avec des habitants de l’Abbaye devant quitter leurs appartements insalubres
aurait mérité un contre point plus développé que : « A écouter les élus, cette évolution serait inéluctable à cause
de l’ancienneté et du coût engendré par la rénovation »
La dénonciation des dérives d’une société grenobloise censée
fabriquer des drones évoluant défavorablement
vers un fonctionnement en tant qu’instrument financier, tranche avec des
papiers complaisants qui abondent dans la presse économique. Mais la
personnalisation excessive, le manque d’éléments contradictoires, nuisent à la
solidité de l’information. Et sur une autre page le fait que la société de panneaux solaires montée par
Stanislas Guérini n’ait pas tenu, n’a rien de déshonorant sinon que le ton
employé vise à déconsidérer l’élu sans apporter d’élément qui justifierait le
titre ambigu : « l’entreprise malheureuse ».
« Tomorrow
land », festival d’électro à l’Alpe d’Huez qui a rassemblé 25 000
personnes n’est pas vraiment dans leurs goûts mais l’approche est intéressante,
pour une fois qu’ils s’aventurent dans un évènement culturel. Un jour prochain
feront-ils part de ce qu’ils aiment comme spectacle ? Leur rencontre avec
des dealers qui exercent en station
de ski pour être inhabituelle est également éclairante. Une approche de l’économie
de la drogue dans la ville pourrait aller au-delà de l’anecdote, le phénomène
demandant des investigations au long cours sera toujours d’actualité, se détachant
de déclarations de circonstance.
S’ils (les anonymes) ne risquent pas de tourner au magazine
de l’actualité heureuse, ils ont quand même rencontré de gentils gilets jaunes qui relèvent les
barrières d’un parking de l’hôpital Nord pour des usagers contents; c’est
gratuit.
Mea culpa, je n'achète pas assez souvent le Postillon, tellement je suis... indifférente à notre informatisation à l'heure actuelle. ("INFORMatique", "information", même combat.)
RépondreSupprimerMais je comprends leur... extrémisme qui est aussi le mien à la longue.
Pour l'autoroute, on verra bien combien de temps le désengorgement dure. L'élargissement de l'autoroute va dans le sens de l'anti-esthétique qui sévit dans le "quartier" de l'Europôle, avec les constructions... modernes... qui ressemblent plus à des transistors qu'à des immeubles.
Voulons-nous vivre dans des transistors ?? Moi, non.
Et j'ai du mal à comprendre pourquoi des animaux en chair, sang, et os voudraient vivre une vie métallique (objective et artificielle...) dans des transistors ?
Ce que je sais, c'est que la tolérance a bel et bien des limites, et nous sommes en passe de nous en rendre compte, encore une fois, après des vies très confortables, pour la plupart d'entre nous, dont moi, bien entendu.
On dit que la viande de l'un est le poison de l'autre, et... c'est bien ça qui nous mène à la guerre à la longue. Fatalement. On n'est pas des peluches, après tout, même les végétariens d'entre nous.
J'aime rappeler à mes gentils amis toujours bienveillants que Konrad Lorenz a bien observé que quand on met deux COLOMBES ensemble dans une cage trop petite, il y en a une qui finit par tuer l'autre, et les colombes sont... végétariennes, pour ce que ça veut dire.
Avis aux bien-pensants...
C'est quoi, la "personnalisation excessive" ? Le refus de généraliser ? Je ne comprends pas, là. Il me semble que bon nombre de personnes, dans un monde écrasé par la masse (de nous, et de notre "information") tentent désespérément de garder la tête hors de l'eau avec leur "personnalisation". On peut critiquer qu'ils aient recours au journalisme pour le faire, certes, mais ils essaient de résister à la pression, me semble-t-il.