le lac en bateau. Il fait une belle journée avec une fraicheur matinale agréable qu’on a pu apprécier tous ces jours.
Nous prenons la voiture et roulons vers Varenna en passant par Lecco, sur la rive opposée à celle empruntée
pour joindre Bellagio. La conduite est plus confortable, la route plus large et
moins sinueuse, moins de cyclos, et la vue reste tout aussi jolie.
Varenna s’est dotée d’un grand parking couvert,
surprenant pour un petit village, mais bien pratique et bien situé. Nous descendons par des calades étroites et
ombragées pour atteindre la « greenway dei patriarchi ». Dans une anse
calme, plusieurs petits restaurants de
charme possèdent des terrasses les pieds dans l’eau. Nous en choisissons un
pour boire un petit café bien
serré ; J. tente un chocolat tellement épais que sa cuillère tient
droite toute seule dans l’onctueux
breuvage, peut-être un peu lourd pour l’estomac ?
Nous poursuivons
la passeggiata entre murs eau et belle
végétation jusqu’à l’embarcadère. Pour 15 € chacun, le ticket nous permet de
prendre le bateau autant de fois souhaitées dans un périmètre délimité (Côme
exclus).
Nous commençons par Lenno,
attirés par la Villa del Balbianello qui
a servi de décor naturel aux cinéastes, de Star
Wars à la Chartreuse de Parme en passant par James Bond.
On peut s’y rendre par le bas en bateau privé avec embarcadère
particulier, ou à pied par le haut en traversant la forêt dans une végétation
riche et variée aux essences à la fois exotiques (bambous) et alpines.
Pas de tarifs séniors cette fois, nous
renonçons à la visite de la Villa qui ne peut être que guidée en italien ou en
anglais et dont le prix est excessif. Mais nous prenons une entrée pour les
jardins différents de
ceux de la Villa Carlotta entretenus par des employés sud-américains.
Dans la pente comme les précédents, ils plongent
dans le lac selon une conception très façonnée par l’homme ; l’alliance
pelouse statues antiques et vases accentuent le caractère patricien.
Des
platanes apportent une ombre généreuse et une forme qui tranche avec celle des
cyprès longilignes. Bien sûr la vue est magnifique surtout de la loggia ouverte
sur les 2 côtés de la presqu’île.
Près de
l’embarcadère, en bas, subsiste la façade et les deux campaniles d’un petit
couvent franciscain antérieur, occupé aujourd’hui par un magasin de souvenirs
et de spécialités locales.
Nous redescendons
vers le village, nous nous installons sur une aire aménagée d’une table et de deux bancs sous
les platanes pour pique-niquer, bien
placés pour observer les gens qui passent et qui sont alpagués par deux hommes
dans le but de signer une pétition contre la drogue.
Nous digérons sur le bateau omnibus qui nous berce, le
soleil nous rôtit gentiment sous l’air marin plus rare lors des arrêts :
Tremezzo, Villa Carlotta, Bellagio, et enfin Menaggio vanté dans le Géo pour sa villégiature balnéaire huppée et
ses voitures de luxe. Nous ne pouvons longer le lac une fois le débarcadère
passé et devons emprunter la route sans aucun charme, à cause des
restaurants et hôtels qui seuls
jouissent du bord de l’eau. L’arrivée à Menaggio n’est donc ni glamour ni
romantique. Nous aboutissons cependant
sur une place assez coquette donnant sur le lac et nous
nous engouffrons dans une ruelle montant vers l’église pour nous attabler à la
terrasse d’un marchand de vins et étancher notre soif ou notre envie de glace.
Curieusement, un vent continu circule comme dans un couloir. Nous essayons
ensuite de trouver les petites rues pittoresques, de voir les Milanais élégants
et leur Ferrari, les glaciers ambulants décrits dans le Géo. Nous ne voyons
qu’une agréable promenade avec quelques baigneurs et d’étroites plages de
cailloux, et des marchands qui installent leur artisanat en bois d’olivier ou
leurs bijoux.
Nous rentrons sans
nous presser en reprenant une dernière fois un joli bateau au plancher et bancs en bois, puis en baguenaudant dans
les calades ensoleillées à cette heure mais toujours aussi charmantes de Varenna. Nous récupérons
la voiture pour un trajet qui nous parait rapide.
Nous stoppons à Lecco faire quelques dernières emplettes à Auchan (spritz de rigueur) et dans une dernière
quête réussie de misoltinis, spécialité locale de poisson du lac séché au
soleil et aromatisé de laurier, que nous finissons par dénicher chez le boucher
où nous nous sommes déjà servis.
Le retour au bercail est contrarié par une
fermeture de notre rue Alessandro Volta rendue piétonne pour une exposition
publicitaire de Ferrari, prévue la semaine dernière mais reportée en raison de
la météo. Nous nous garons donc après le Eurospin et avant l’église dans un
petit parking bien rempli.
En descendant à pied, nous remarquons pour la 1ère
fois une chapelle donnant sur la rue, dédiée aux morts de la peste ; elle
contient des empilements d’os, surtout des fémurs et quelques crânes que nous
pouvons apercevoir par la porte grillagée, ossuaire bien ordonné sous la statue
de la bienveillante Vierge omniprésente en Italie sur les murs, qu’elle
soit peinte sculptée ou en bas-relief. Avec cet étalage d’os presque à l’air libre,
nous pensons à la Bretagne évidemment.
Notre rue a un petit air de fête populaire, elle sert
d’écrin à de belles Ferrari rouges pour
la plupart mais aussi jaunes voire noires, toutes rutilantes et sans une éraflure. Un petit
circuit pour les enfants qui pédalent dans des véhicules à leur taille occupe le centre de la rue, sous l’œil
attendris de leurs parents et la vigilance d’hommes en rouge. Des tables et des
bancs collectifs permettent aux adultes de s’installer pour
consommer des plats réchauffés sur le trottoir dans de grandes marmites.
Un service d’ordre aux couleurs de la marque veille au bon déroulement de la
manifestation.
Nous observons tout cela dans la rue puis de notre appartement où nous dînons
après un ultime spritz. Vers 11h30, les moteurs des Ferrari quittant la rue,
rugissent pour le plus grand plaisir des
amateurs qui les acclament en retour.
Nous repartons demain vers la France, nous reviendrons.
Beau billet qui me fait rêver. Il va falloir qu'on y aille avant que l'Ancien Monde est définitivement englouti...
RépondreSupprimerAh bon, les chocolats chauds qu'on peut manger à la cuillère ne sont pas appréciés ?...