Pas d’écran, de musique tapageuse, de clin d’œil à
l’actualité.
L’amitié et la sincérité, la cour ou le désert, sont
toujours au menu de nos dilemmes.
343 ans après la première représentation, le propos, porté
par une langue superbe, interroge toutes nos contradictions.
On peut certes s’agacer de « l’euphémisation »
contemporaine qui nomme « frappe chirurgicale » un bombardement, mais
Alceste peut continuer à se mettre en fureur, il le dit si bien.
« J’entre en une
humeur noire, en un chagrin profond,
Quand je vois vivre entre eux, les hommes comme ils font ;
Je ne trouve, partout, que lâche flatterie,
Qu’injustice, intérêt, trahison, fourberie »
Quand je vois vivre entre eux, les hommes comme ils font ;
Je ne trouve, partout, que lâche flatterie,
Qu’injustice, intérêt, trahison, fourberie »
Cet homme, ne peut être entièrement mauvais: il est amoureux
d’une coquette.
« Je confesse mon faible,
elle a l’art de me plaire :
J’ai beau voir ses défauts et j’ai beau l’en blâmer,
En dépit qu’on en ait, elle se fait aimer »
J’ai beau voir ses défauts et j’ai beau l’en blâmer,
En dépit qu’on en ait, elle se fait aimer »
Si dans le journal de salle, le metteur en scène abuse d’expressions
contemporaines :
« la main
invisible du marché des courtisans », il honore son projet et :
« prend le
théâtre pour vecteur pour déployer opinions et comportements contradictoires ».
Le décor sobre et élégant, les costumes intemporels, les lumières
justes, la finesse des acteurs mettent en valeur Molière qui n’a pas besoin
d’être rafraîchi : il est respecté.
On rit, on réfléchit, on déguste, et même l’écrivaillon de
blog peut s’interroger sur sa propre écriture :
« Je disais, en
voyant des vers de sa façon
Qu’il faut qu’un galant homme ait toujours
grand empire
Sur les démangeaisons
qui nous prennent d’écrire »
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