mercredi 1 mai 2019

Lacs italiens # 19. Milan 4.

Nous ne sommes qu’à cinq minutes du palais di Brera bâti sur un ancien couvent qui abrite un des musées les plus importants d'Italie, avec le Musée des Offices à Florence et celui du Vatican.
En pénétrant dans la cour, nous ne pouvons manquer la statue dominatrice de Napoléon que le sculpteur a bien avantagé; si la tête est reconnaissable sans ambiguïté, le corps musclé et nu dont la « virilité est à peine contenue sous la feuille de vigne » conviendrait mieux à Hercule qu’au petit corse.
Nous regardons au rez-de-chaussée les salles d’expositions des Beaux- Arts et sommes  sensibles à la poésie de certaines œuvres comme par exemple :
- les papillons découpés qui s’échappent d’un livre en y laissant leur  silhouette évidée
- ou  les oiseaux décalés du mur  éclairés pour que leur ombre les double. 
Il faut grimper un étage conséquent par l’escalier monumental extérieur  pour parvenir au musée.
 
 
 
 
 
 
 
Nous faisons une orgie de Madone à l’enfant, de Crucifixion, de peintures religieuses du XV° et XVI° siècle
dont le célèbre et surprenant « Christ mort » de Mantegna  
 et  la « Cène à Emmaus » du Caravage(XVII°).
Moins religieux, le célèbre tableau de Pelizza da Volpedo, « Fiumana » (fleuve en crue, 1895-96) l’une des œuvres préparatoires de « Il quarto stato », se découvre dans toute sa grandeur et sa force dès le pas de la porte.
 Le « triste pressentimento » de Gerolamo Indono témoigne du mode de vie d’une époque, modestie et nostalgie, 
« l’enterrement d’une vierge » se distingue à  peine dans son camaïeu de bruns au coucher du soleil. Bien sûr, une salle est dédiée à Canaletto, Guardi et quelques maîtres de Venise.
Un atelier de restauration et un entrepôt de toiles se laissent voir derrière des vitres. Dans une des salles, une jeune femme s’applique à retoucher ou à nettoyer un grand tableau sans qu’il soit décroché à l’aide de petits carrés en pointillés lumineux projetés sur les endroits problématiques.
Nous avons ainsi déambulé  2h loin des foules et au frais.
Pour terminer notre journée à Milan, nous prévoyons de passer par le musée Triennale design Museum implanté dans le parc Sempione. Mais avant, une petite pause à la terrasse du café du musée s’impose ; c’est bien agréable face à des œuvres d’art, les « Mystérieux baigneurs » de Chirico par exemple.
 
Comme il ne nous reste pas beaucoup de temps, nous nous contenterons de l’histoire du design italien, à redécouvrir à travers des objets familiers classés  chronologiquement : fauteuils, vespas, poufs, Olivetti, Fiat Isetta …. dans une muséographie sympa : 
les œuvres reposent sur une longue estrade légèrement sinueuse, telle un fleuve que nous longeons par la droite. 
Sur la « rive » deux touristes se sont endormis au frais dans une semi pénombre
Nous jetons un œil à deux expositions gratuites. La 1ère sans grand intérêt se compose d’un grand dessin  perdu dans une immense salle. 
 
 
 
La 2ème nous plait nettement plus car elle fait appel à un esprit plus enfantin, plus poétique avec son piano à peluches, ses petites voitures rangées sur trois files telles des chenilles processionnaires, ses crayons de couleurs assemblées comme des fleurs de pivoines, ses hosties délicatement décorées de fourmis. M. Charlemagne Palestine (J’apprendrai plus tard qu’il s’agit d’un artiste multimédia américain  principalement reconnu en tant que musicien minimaliste et plasticien) et une vénérable dame aux cheveux gris nattés sur le côté se mettent à la disposition du public pour commenter les œuvres. Ainsi cette dame, 2ème rencontre féminine à forte personnalité de la journée, bavarde, passionnée et originale, nous explique en détail la démarche du groupe d’artistes le « Porto Franco », (port franc), mené par son mari Franco Toselli. Nous devons l’interrompre  à cause de l’heure après l’avoir remerciée car il nous faut rentrer retrouver notre amie délaissée. 
D’abord le métro jusqu’à la gare Garibaldi  puis nous traversons la piazza Aulenti embellie encore par la lumière de fin d’après-midi. 
Les gens y flânent, les enfants en maillot de bain profitent de l’espace avec jets d’eau rafraîchissants qui font leur bonheur. Guy photographie. Nous n’avons cette fois aucune difficulté à retrouver notre voiture et sommes agréablement surpris par le prix à payer : 10 €.
La route de retour est rapide, coup de pot, nous pouvons nous garer devant la maison. 
J. nous a prévu une bonne salade et nous raconte sa journée, nous la nôtre.
Il pleut.

1 commentaire:

  1. Je retiens, n'ayant pas su que ce bijou se situe si près de nous.
    Je ne retournerai probablement pas aux Offices, ni aux musées de Florence, même si cela me coûte. Mais un moment au frais, et au calme dans un cadre comme ici pourrait me tenter encore.
    Merci de me l'avoir fait connaître.

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