mercredi 29 mai 2019

L’amant sans domicile fixe. Fruttero & Lucentini.

Cette version de l'histoire du « Juif errant », nous tient en haleine pendant 300 pages.
A Venise une femme fatale tombe follement amoureuse d’un mystérieux accompagnateur de voyage. 
« Il n’y a pas de lune, il n’y a pas d’étoiles, mais la nuit vénitienne peut se passer de ces parures cosmiques ; elle a ses propres réserves romantiques, bien plus élaborées, elle dispose de si langoureux mécanismes, de si caressants apparats… »
Cette passion pourrait être convenue comme le désir de chaque touriste de sortir des sentiers battus, mais l’humour, l’habileté des écrivains que je viens de découvrir avec gourmandise, convient parfaitement à l’ambiance de la « Sérénissime », brouillant les temporalités, tout en restant limpides.
Nous effectuons une promenade érudite, sans en avoir l’air, dans l’espace et le temps, avec une écriture aux «  langueurs de fleurs coupées ». 
Dans ce livre qui m'a été prêté, avait été souligné :
« ont été anéantis les papillons du silence, au moyen d’un pesticide rock qui agit en fond sonore. »
Au détour d’un dîner mondain, où il y a du paon au menu, quelques notations psychologiques, fines:
« C’est une femme qui se croit pratique, réaliste, astucieuse, dure, et qui vit au contraire dans une fable perpétuelle, dans un monde peuplé de figures allégoriques, la Faim, l’Espoir, la Fraternité, l’Epidémie, le Capital, le Développement. Une femme simple, secrètement timide, démunie, qui, à l’aide de ces abstractions, se protège du choc avec les Réalités de la Vie. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire