A Venise une femme fatale tombe follement amoureuse d’un mystérieux accompagnateur de voyage.
« Il n’y a pas de
lune, il n’y a pas d’étoiles, mais la nuit vénitienne peut se passer de ces
parures cosmiques ; elle a ses propres réserves romantiques, bien plus
élaborées, elle dispose de si langoureux mécanismes, de si caressants
apparats… »
Cette passion pourrait être convenue comme le désir de
chaque touriste de sortir des sentiers battus, mais l’humour, l’habileté des
écrivains que je viens de découvrir avec gourmandise, convient parfaitement à
l’ambiance de la « Sérénissime », brouillant les temporalités, tout
en restant limpides.
Nous effectuons une promenade érudite, sans en avoir l’air,
dans l’espace et le temps, avec une écriture aux « langueurs de fleurs coupées ».
Dans ce livre qui m'a été prêté, avait été souligné :
« ont été
anéantis les papillons du silence, au moyen d’un pesticide rock qui agit en
fond sonore. »
Au détour d’un dîner mondain, où il y a du paon au menu,
quelques notations psychologiques, fines:
« C’est une femme
qui se croit pratique, réaliste, astucieuse, dure, et qui vit au contraire dans
une fable perpétuelle, dans un monde peuplé de figures allégoriques, la Faim,
l’Espoir, la Fraternité, l’Epidémie, le Capital, le Développement. Une femme
simple, secrètement timide, démunie, qui, à l’aide de ces abstractions, se
protège du choc avec les Réalités de la Vie. »
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