dimanche 20 mai 2018

Le malade imaginaire. Comédiens & Compagnie.

La compagnie basée à Versailles avait posé ses tréteaux sur la scène de La Vence Scène, jouant comme on l’imagine à l’époque de Louis XIV avec musique vivante, maxi effets farcesques comme lorsqu’il n’y avait pas de micro. Les enfants rient.
Toinette la servante qui-a-du-bon-sens, anime les morceaux d’anthologie :
« Le poumon ! Le poumon ! »
Argan aux traits accusés et ses guérisseurs n’avait pas besoin d’ajouter des allusions à l’actualité pour nous laisser entrevoir quelques médecins ridicules dont :
parmi ceux qui jouissent des difficultés du pays :
 « Je veux des maladies d'importance, de bonnes fièvres continues, avec des transports au cerveau, de bonnes fièvres pourprées, de bonnes pestes, de bonnes hydropisies formées, de bonnes pleurésies avec des inflammations de poitrine : c'est là que je me plais, c'est là que je triomphe ; et je voudrais, monsieur, que vous eussiez toutes les maladies que je viens de dire, que vous fussiez abandonné de tous les médecins, désespéré, à l'agonie, pour vous montrer l'excellence de mes remèdes et l'envie que j'aurais de vous rendre service. »
Nul besoin non plus pour valoriser le théâtre vivant d’une arrangue finale tellement datée méprisant le foot et la télévision : la pièce que nous venions de voir était la plus probante des démonstrations des délices du théâtre vivant.
Du travail bien fait avec énergie, allégresse : une introduction musicale avant l’heure de la représentation tranchant avec les attentes devenues habituelles dans d’autres salles, nous avait mis dans de bonnes dispositions. 
Sous la bouffonnerie cette ultime comédie de Molière est un hymne à la vie posant un masque grotesque sur le visage de la mort qui avait saisi Jean Baptiste Poquelin à la quatrième représentation de l’œuvre de sa dernière heure.

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