Toinette la servante qui-a-du-bon-sens, anime les morceaux
d’anthologie :
« Le
poumon ! Le poumon ! »
Argan aux traits accusés et ses guérisseurs n’avait pas
besoin d’ajouter des allusions à l’actualité pour nous laisser entrevoir
quelques médecins ridicules dont :
« Toute l'excellence de leur art consiste en un pompeux galimatias, en un spécieux babil, qui vous donne des mots pour des raisons, et des promesses pour des effets »
parmi ceux qui jouissent des difficultés du pays :
« Je veux des maladies d'importance, de
bonnes fièvres continues, avec des transports au cerveau, de bonnes fièvres
pourprées, de bonnes pestes, de bonnes hydropisies formées, de bonnes
pleurésies avec des inflammations de poitrine : c'est là que je me plais,
c'est là que je triomphe ; et je voudrais, monsieur, que vous eussiez
toutes les maladies que je viens de dire, que vous fussiez abandonné de tous
les médecins, désespéré, à l'agonie, pour vous montrer l'excellence de mes
remèdes et l'envie que j'aurais de vous rendre service. »
Nul besoin non plus pour valoriser le
théâtre vivant d’une arrangue finale tellement datée méprisant le foot et la
télévision : la pièce que nous venions de voir était la plus probante des
démonstrations des délices du théâtre vivant.
Du travail bien fait avec énergie,
allégresse : une introduction musicale avant l’heure de la représentation
tranchant avec les attentes devenues habituelles dans d’autres salles, nous
avait mis dans de bonnes dispositions.
Sous la bouffonnerie cette ultime comédie de Molière est un
hymne à la vie posant un masque grotesque sur le visage de la mort qui avait
saisi Jean Baptiste Poquelin à la quatrième représentation de l’œuvre de sa
dernière heure.
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