Ouvrage collectif dont le collaborateur le plus connu est Antoine
Compagnon qui produisit l’été d’avant un succès de librairie avec Montaigne en
digest. Ce fut aussi une série d’émissions sur France Inter pendant les
vacances.
Craintif devant la cathédrale représentée par les sept tomes
de la centenaire « Recherche »,
j’ai acheté ce petit livre, comme un guide de voyage avant de m’embarquer
peut être pour ce pays impressionnant.
Les 230 pages explorent le temps, les personnages, l’amour,
les mondanités, les lieux et l’imaginaire de l’écrivain majeur et son art de
révéler musique, peinture… Pour conclure avec ses rapports avec les
philosophes, lui, le cousin de Bergson.
"Comme le dit
Bergson, on ne voit jamais les choses mêmes, mais on voit les étiquettes qu'on
a posées sur elles"
Ses phrases sont si longues afin d’approcher subtilement les
objets, qu’un empilement de citations ne pourrait qu’être grotesque,
pourtant :
« Tâchez de toujours
garder un morceau de ciel au-dessus de votre vie » est bien joli.
L’entreprise est sympathique car elle ne prend pas le
lecteur de haut, tout en faisant confiance à son attention :
« même si on ne
s'intéresse pas du tout aux salons du tournant du XIXe siècle, qu'on ne veut
rien savoir du milieu des Guermante ou du monde des Verdurin, on peut
comprendre qu'il y a un Proust à l'intérieur de nous-mêmes, et qu'il nous
décrit »
Parce que « la
lecture est une amitié » :
« Et dire que
tout à l'heure, quand je rentrerais chez moi, il suffirait d'un choc accidentel
pour que mon corps fût détruit, et que mon esprit, d'où la vie se retirerait,
fût obligé de lâcher à jamais les idées qu'en ce moment il enserrait,
protégeait anxieusement de sa pulpe frémissante et qu'il n'avait pas eu le
temps de mettre en sûreté dans un livre. »
De quoi occuper quelques automnes.
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