Les restaus ouverts sont rares en période de ramadan et
celui de l’hôtel n’enthousiasme pas notre guide. Elle nous propose d’acheter des plats traditionnels :
Haleem ( mouton), et Khoresht Bademjoun ( purée d’aubergines), Mast (yaourt),
et de nous installer pour faire dinette dans une chambre en se servant de la
vaisselle des kitchenettes.
Vers 14h 30
nous visitons le palais Ali Qapou ou
« haute porte ». Ici point de carrelages ou mosaïques mais des
fresques, des trompe-l’œil de drapés dans les étages inférieurs, beaucoup plus
finis sur la terrasse en hauteur où trône encore un bassin sans eau en pièces
de zinc assemblées pour assurer l’étanchéité.
D’énormes piliers de bois,
véritables troncs surmontés de chapiteaux en forme alvéolée, supportent un
plafond magnifique en marqueterie avec parfois des miroirs mais il s’effondre
par endroits et nécessite une rénovation.
Le roi pouvait de cette terrasse assister aux défilés
militaires ou aux parties de polo, courses de chevaux, combats d’animaux
sauvages ou exécutions capitales. Les fresques des murs sont rosées, mais cette
couleur semble en fait provenir d’un enduit sur lequel on plaquait des feuilles
d’or dont il subsiste quelques traces discrètes.
Parmi les fresques il y a de vrais tableaux proches de ceux
de la renaissance européenne avec des personnages à côté de fenêtre, scènes qui
voisinent avec des oiseaux, des arabesques d’une grande délicatesse. En
grimpant les hautes marches nous arrivons au sixième étage, il abrite la salle
de musique, telle que nous n’en avons jamais vue.
Elle est richement décorée de stuc évidé en forme
d’instruments, caissons de résonance pour l’amélioration de l’acoustique :
une pièce originale, curieuse avec des découpes inédites, inimaginable.
Nous consacrons le
reste de l’après midi à la
découverte du bazar, répondant aux questions des iraniens un peu plus
intéressés qu’ailleurs. Nous croisons « Fernandel Don Camilo »
qui souhaite se faire photographier puis nous nous laissons séduire par un homme
au français impeccable qui nous parle de l’émission « Des racines et des
ailes » dont les réalisateurs sont venus filmer le travail de son grand
père. Nous apprenons que la température en Iran cette année est supérieure aux moyennes
habituelles de 3 ou 4 degrés.
Il nous attire dans son atelier pour nous montrer la peinture des tissus
au tampon « pour le plaisir des yeux ». Nous ferons d’autres achats,
le même homme au retour nous propose de voir les tapis de son
oncle « rien que pour voir » et boire un thé… et nous repartons
avec un tapis, appréciant la technique habile des vendeurs.
Pendant que nos compagnons retournent au bazar et trouvent
un café expresso avec possibilité de fumer le narguilé qu’ils souhaitent
fréquenter à nouveau, nous découvrons un petit jardin rafraichissant avec
un jet d’eau et parcouru de canaux. Une
dame nous propose de partager son repas.
Nous dinons dans un restaurant typique, sans table ni
chaise. Le repas est servi sur des divans sur lesquels nous nous asseyons en tailleur
autour d’une nappe en plastique que le
serveur replie à la fin en emportant les reliefs du repas. A côté de nous
quatre étudiantes en français nous abordent en souriant. Au menu : ragout
de lentilles ou pois cassés, riz, crème safranée et galette de… riz grillé.
D'après les notes de Michèle Chassigneux.
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