Le musée Abgineh consacré
au verre et à la céramique loge dans une ancienne maison qâdjâr, qui fut
l’ambassade d’Egypte. Elle a conservé un magnifique escalier monumental en bois et des
parquets qui craquent sous nos pas.
Par exemple, de multiples vitrines verticales comprenant un seul objet
évoquent les piliers de monuments anciens ou la forme d’un plafond, des vitrines
en parapluie représentent une tente stylisée. Je retiendrai les verres au long
col destinés à recueillir les larmes : « les iraniens aiment le
chagrin ».
Comme souvent les objets très anciens apparaissent d’une grande
modernité ; les couleurs, la petitesse de certains flacons de beauté, les
couleurs, l’originalité des dessins sur les poteries nous intéressent un bon
moment.La muséographie confiée à des italiens met en évidence les magnifiques pièces exposées.
Un peu plus loin, à une petite distance à pied, nous
pénétrons dans le musée archéologique construit
par un français déjà requis pour le mausolée du poète Hafiz à Shiraz.
L’architecte a respecté le style du pays dans les matériaux en briques et
dans la forme du dôme mais l’intérieur s’avère d’une muséographie
désuète. Cependant des travaux de rénovation, notamment au plafond, démarrent
aujourd’hui, condamnant l’accès à une partie des expositions.
En respectant le cheminement chronologique, on a aperçu de
l’art préislamique, d’abord au néolithique dont quelques exemples de poteries
monumentales nous surprennent tout autant que leur décorations de plus de 5000
ans B.C ( before Christ) ! Puis nous suivons les différentes époques
jusqu’à la dynastie sassanide.
Nous retrouvons des éléments de Persépolis, une
statue de Darius commandée en Egypte et présentant différentes écritures ou
hiéroglyphes qui le proclament roi des
rois et deux blocs de goudron servant parfois à recouvrir des statues.
Nous déjeunons au milieu d’un parc un peu sauvage qui
possède des volières remplies d’oiseaux (inséparables) et une basse-cour
contenue derrière des grillages. Il y a même de faux animaux, zèbres,
hippopotames, éléphants sous les arbres.
Après déjeuner nous allons au bazar mais beaucoup de boutiques
sont fermées car il y a un pont jusqu’à samedi, courant de la fin du ramadan à
la fin du week-end (jeudi vendredi). Derrière l’entrée principale du bazar,
nous remarquons le côté penché des minarets de la mosquée du shah (mosquée
Khomeiny).
Nous marchons jusqu’au palais
du Golestân ou « complexe palatial du Golestân » vu sa grandeur.
Il date encore de la période qâdjâr et
mélange plusieurs styles. A l’intérieur, nous commençons par regarder le trône
en albâtre immense, puis le lieu des repas, sorte de divan en pierre dominant
un bassin rafraichissant mais vide aujourd’hui. Des peintures de femmes aux
seins nus surprennent et n’ont pas été floutées. Nous entrons dans une autre
partie des bâtiments chassés de chaussons enfilés sur les chaussures et
gravissons les escaliers. Les pièces plutôt de style occidental sont remplies
de mobiliers, de mannequins et d’objets d’art luxueux ramenés par le roi Nasseredin
Shah dans ses déplacements.
On retrouve le goût pour les décorations avec des miroirs qui paraissent amoins élégantes et raffinées que dans la maison marchande de Kashan. Les lustres en imposent avec leurs verroteries.
Avant de quitter le complexe nous longeons les bâtiments en carré et dont l’un fut pendant longtemps le plus haut de Téhéran. Une vieille dame m’apostrophe gentiment, je ne peux évidemment la comprendre alors avec un geste maternel elle me caresse la joue. Plus loin une ou deux femmes ont revêtu de costumes d’époque et installées sur une banquette face à un plateau de boissons s’amusent à prendre la pose pour un photographe.
On retrouve le goût pour les décorations avec des miroirs qui paraissent amoins élégantes et raffinées que dans la maison marchande de Kashan. Les lustres en imposent avec leurs verroteries.
Avant de quitter le complexe nous longeons les bâtiments en carré et dont l’un fut pendant longtemps le plus haut de Téhéran. Une vieille dame m’apostrophe gentiment, je ne peux évidemment la comprendre alors avec un geste maternel elle me caresse la joue. Plus loin une ou deux femmes ont revêtu de costumes d’époque et installées sur une banquette face à un plateau de boissons s’amusent à prendre la pose pour un photographe.
Nous rentrons vers l’hôtel en métro, non pas à cause de la
distance mais pour voir. Moderne et propre, chaque rame est constituée de
wagons réservés uniquement aux femmes. Nous continuons 10 mn à pied en
traversant le quartier des ambassades jusqu’à l’hôtel où nous attend Ali, notre
chauffeur, pour atteindre Rudehen (1800m)
et nous installer chez lui.
De nombreux immeubles sont en construction sur les
collines désertiques de la banlieue très étendue. L’état construit et vend bon
marché les appartements.
Nous retrouvons Hossein sa femme et des cousins dans la vaste maison
qui domine une petite ville en expansion. Nous sommes
accueillis avec des fruits et du jus de fraise glacé consommés sur la terrasse
puis nous prenons nos aises : douche, repas sur le divan dehors, à côté
d’Ali qui prépare le narguilé tandis que sa femme et Halleh trient les légumes
et les herbes du jardin. Nous prenons le repas à l’intérieur, le troisième fils
nous rejoint ainsi que la femme de Hossein et la télé tourne discrètement à
côté. Nous montons nous coucher. Dans le couloir, Haleh joue les chiens de
garde couchée sur un des tapis qui recouvrent
tous les sols de la maison.
D'après les notes de voyage de Michèle Chassigneux.
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