Nous quittons l’hôtel après le petit déjeuner et la
récupération des vêtements donnés à laver. Première étape à la poste, nous
achetons des timbres pour nos cartes postales de moins en moins nombreuses à envoyer.
Puis nous filons vers le grand bazar, vite freinés par l’achat d’une pierre
ponce et de bracelets en cuir masculins, chaperonnés par un petit monsieur qui
veut se mêler à toutes les négociations.
Nous déambulons dans le labyrinthe des
petites boutiques, assez tranquilles, parfois salués gentiment, au milieu du
trafic des carrioles à vide ou surchargées poussées par des hommes. Puis nous
rejoignons le bazar moderne qui nous permet d’accéder à la porte de la mosquée du vendredi.
Depuis 841 elle témoigne des évolutions de l’architecture
suivant les époques « abbasside,
bouyide, seldjoukide, ilkhanide, muzaffaride, timouride et safavide ».
Elle se distingue des autres, car elle est en briques, sans carrelage ni
mosaïque, très sobre. Elle abrite un très ancien mehrab du XIV ° siècle avec
une chaire au bout d’un escalier. Elle a subi un tremblement de terre, un
incendie, un bombardement pendant la guerre contre l’Irak. Une salle avec plus
de 400 piliers de traviole témoigne du séisme. Les coupolettes diffèrent par
leurs briques disposées de façons variées. Sur des piliers il y a des
sortes de croix qui participent à l’acoustique de la salle.
Repas derrière le rideau baissé d’un restau : c’est
ramadan.
Nous allons tous au café repéré hier qui délivre des
expresso.
Le palais des 40 colonnes
n’en comporte que 20, mais elles se reflètent dans un bassin. Comme dans le
palais d’Ali Qapou des miroirs alvéolés agrémentent un plafond extérieur
soutenu par ces piliers avec des têtes de lion à leur base.
Nous nous promenons dans le parc où nous pouvons
pénétrer dans un tronc gigantesque d’un arbre mort.
A l’intérieur de
magnifiques fresques représentent des scènes de guerre, des assemblées de
notables avec danseurs et musiciens et en plus petit des scènes galantes aux
couleurs magnifiques avec même une salle ouverte spécialement pour nous grâce à
notre guide.
L’église arménienne Saint
Sauveur comporte aussi beaucoup de
fresques dont un immense jugement dernier, il n’y a pas un espace laissé libre.
Une barrière sépare l’espace de prêtres et celui des fidèles. Un arménien
parlant français nous explique que l’immigration arménienne a été bénéfique
pour l’Iran en fournissant en particulier des ingénieurs pour le pétrole.
Un
petit musée sur deux étages est installé dans un bâtiment annexe avec des
manuscrits remarquables, des vêtements, des objets religieux , des instruments
de musique, mais surtout un cheveu où l'on peut voir sous microscope, une phrase entière
écrite avec une pointe de diamant.
En mangeant une glace au safran nous longeons la rivière
Zayanderoud, à sec à cause d’un barrage en amont. Le pont Si-o-se Pol à
deux étages compte trente trois arches,
il est le rendez vous des amoureux. Deux footballeurs nous sollicitent pour
correspondre avec des clubs français. Nous revenons à l’hôtel en passant par un
ancien caravansérail occupé par le
luxueux hôtel Abbasi.
Nous accédons par minibus à un restau en terrasse qui domine
la ville, où il fait bon : c’était une surprise. A la sortie échange de
photographies avec des dames en noir et humour universel : un gendre veut
nous refiler sa belle mère. Les ponts magnifiques au dessus du fleuve à sec
sont éclairés, nous imaginons Lyon sans
le Rhône.
D'après les carnets de voyage de Michèle Chassigneux.
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