Le passé n’est pas idéalisé et les relations que le
narrateur entretient avec sa montagne suisse est ambivalent comme son retour
vers un ancien amour atteinte d’un mal qui progresse.
Entre deux trains, les paysages aux couleurs élégantes sont grandioses,
et les textes ne fanfaronnent pas :
« J’avais, une fois de plus, le sentiment que tout
foutait le camp. Bien qu’ici, rien d’extraordinaire n’aurait pu être sauvé.
Cela faisait trop longtemps que la sauvagerie du site avait été détruite, pour
le bonheur du plus grand nombre. Tout pouvait bien disparaître, emporté par un
éboulement, sous des laves torrentielles, ça m’aurait presque réjoui. »
Il y a aussi du Rilke, dont la tombe se trouve dans
le Valais :
« Pays, trop fier
pour désirer ce qui transforme,
qui, obéissant à l'été,
semble, autant que le noyer et que l'orme,
heureux de se répéter »
qui, obéissant à l'été,
semble, autant que le noyer et que l'orme,
heureux de se répéter »
« Les noix plus
personne ne les ramasse…les ormes ? Je sais même plus à quoi ça ressemble,
ils ont tous crevé dans les années 70, empoisonnés par le fluor de
l’usine. »
Au pays où subsistent quelques neiges éternelles,
l’évocation des boules qui neigent convient bien dans sa simplicité, son
artificialité, sa poésie pour décrire le glissement d’une nature habituée de
loin en loin au tourisme.
Alors que l’exposition de l’intimité peut agresser, ce récit
personnel nous concerne.
Belle BD, visiblement, mais heureusement, ne nous désolons pas trop, il y a encore de beaux coins de nature sauvage en Suisse (le val Ferret par exemple)!
RépondreSupprimerTu donnes envie, là, je trouve.
RépondreSupprimerJe crois bien que... quand c'est SON coin qui fout le camp, c'est difficile de se consoler avec l'idée qu'ailleurs il y a du beau... on en sait quelque chose sur Saint Egrève...