Le proverbe est africain.
En ce moment une opinion est bien peu convaincante si elle
n’est accompagnée d’une mitraillette.
Pour avoir parcouru le Mali à deux reprises, je m’autorise à
me sentir plus proche des préoccupations des habitants de Mopti ou Bamako, mais
en ayant effleuré la diversité des cultures africaines, les secrets et l’humour
de là bas, je me dispenserai de toute
réflexion péremptoire.
Les experts se multiplient sur nos écrans et comme les
économistes, ils prévoient après coût, ils nous apprennent par exemple que des bases secrètes
américaines étaient dans le Sahara, que des soldats maliens formés par leur
soin avaient rejoint la rébellion touareg, que Ouattara aurait mis jusque là
des bâtons dans les roues de l’armée malienne… alors la faiblesse de l’état malien, les
manques algériens à sécuriser un site stratégique peuvent-ils nous
étonner ?
Du haut de nos « sans confiance » (espadrilles
bien nommées), avec mes compagnons de voyage, nous avions saisi à quelques
années d’intervalle la montée de l’intolérance religieuse qui nous interdisait
désormais de pénétrer dans l’émouvante mosquée de Djenné quand le prosélytisme
musulman faisait pousser les mosquées en pays Dogon : une pour ceux qui
sont allés à la Mecque, l’autre pour le tout venant. Sous les falaises de
Bandiagara une civilisation originale et forte avait résisté jusque là à tous
les envahisseurs.
Quand les américains ont débarqué en Normandie il y avait
bien du colonialisme dans les paquets de chewing gum, mais ils eurent un sacré
bon goût de liberté, bien après, les rares voix qui crient (dans le désert) à
une intervention de type impérialiste peuvent-ils entendre les populations qui
remercient la France en ce moment?
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