Il s’agissait de lecture musicale.
Je m’étais emballé trop vite au moment des abonnements pour
un spectacle avec Arthur H que je pensais entendre chanter : hé non, il
lit des poèmes.
Pour avoir été impressionné par des acteurs qui tiennent
seuls la scène avec de longs monologues, j’ai été un peu distant avec ce
spectacle. Les poèmes lus alternent avec des contes qui se seraient offerts
plus volontiers avec un conteur.
Sa belle voix grave
est toujours aussi évocatrice de mystères, mais la variété des poèmes d’auteurs
caraïbes aurait mérité quelques ruptures de ton, un brin d’humour.
« Je siffle oui je siffle des choses très anciennes
de serpents de choses
caverneuses
Je or vent paix-là
et contre mon museau
instable et frais
pose contre ma face
érodée
ta froide face de rire
défait. »
Césaire me
transporta jadis, aujourd’hui je le goûte seulement à petites doses, tant ce
lyrisme faisant ronfler les mots les éloigne de nos oreilles lassées.
Je préfère les
images d’Edouard Glissant parlant de l’amour :
« quand une femme,
un homme, vont pour démarrer sur une motocyclette. Au moment même où le garçon
appuie sur la vitesse, la fille entoure son buste de son bras arrondi et elle
penche la tête sur son épaule.»
L’accompagnement musical
variant les instruments, (sensa, guimbarde, pot, guitare…) est agréable mais
n’a rien de résolument nouveau. Quand sont évoqués, « la terre, l’amour, les racines et les rêves, la fièvre et le
tremblement, au cœur du monde, du tout-monde » pas facile de contenter
tout son monde. Il y a des soirs où la poésie passe mieux dans le silence et la
nuit qu’avec une voix fut-elle enjôleuse parfois.
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