dimanche 13 janvier 2013

L’or noir. Arthur H Nicolas Repac.


Il s’agissait de lecture musicale.
Je m’étais emballé trop vite au moment des abonnements pour un spectacle avec Arthur H que je pensais entendre chanter : hé non, il lit des poèmes.
Pour avoir été impressionné par des acteurs qui tiennent seuls la scène avec de longs monologues, j’ai été un peu distant avec ce spectacle. Les poèmes lus alternent avec des contes qui se seraient offerts plus volontiers avec un conteur.
Sa  belle voix grave est toujours aussi évocatrice de mystères, mais la variété des poèmes d’auteurs caraïbes aurait mérité quelques ruptures de ton, un brin d’humour.
 « Je siffle oui je siffle des choses très anciennes
de serpents de choses caverneuses
Je or vent paix-là
et contre mon museau instable et frais
pose contre ma face érodée
ta froide face de rire défait. »
Césaire me transporta jadis, aujourd’hui je le goûte seulement à petites doses, tant ce lyrisme faisant ronfler les mots les éloigne de nos oreilles lassées.
Je préfère les images d’Edouard Glissant parlant de l’amour :
«  quand une femme, un homme, vont pour démarrer sur une motocyclette. Au moment même où le garçon appuie sur la vitesse, la fille entoure son buste de son bras arrondi et elle penche la tête sur son épaule.»
L’accompagnement musical variant les instruments, (sensa, guimbarde, pot, guitare…) est agréable mais n’a rien de résolument nouveau. Quand sont évoqués, « la terre, l’amour, les racines et les rêves, la fièvre et le tremblement, au cœur du monde, du tout-monde » pas facile de contenter tout son monde. Il y a des soirs où la poésie passe mieux dans le silence et la nuit qu’avec une voix fut-elle enjôleuse parfois.

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