Difficile d’ignorer en se promenant dans la ville couleur de
miel que Cezanne ou Cézanne et non pas Suzanne comme il fut inscrit un
moment sur les registres, en est le roi.
Nous n’avons pas visité la carrière de Bibémus où il possédait
un cabanon, ni l’atelier des Lauves son dernier lieu de création, mais nous nous
avons apprécié les abords du Jas de Bouffan,
demeure familiale que Paul Cézanne
père de Paul a occupée entre 1859 et 1899.A cette occasion ne pouvant entrer dans les bâtiments, faute
d’avoir retenu une visite guidée, il est temps pour nous de comprendre que désormais pour
toute exposition il faut s’inscrire à l’avance.Heureusement il restait quelques places pour aller le
lendemain au musée Granet.La rétrospective rassemble une centaine de peintures,
dessins et aquarelles venues d’Orsay, du Japon, de Suisse, des Etats-Unis.
Les temps ont bien changé depuis la promesse formulée vers
1900 par le conservateur du musée: « Moi
vivant, aucun Cezanne n'entrera au musée ! »Dans la cathédrale saint Sauveur où eurent lieu ses obsèques
en 1906, nous avons appris, à l’occasion des journées du patrimoine, que les
sept sacrements autour du baptistère avaient été peints par sept de ses
contemporains, très connus à l’époque mais oubliés en ce siècle. Aujourd’hui 3000 personnes par jour se pressent dans les
salles de l’ancien prieuré de l’église Saint Jean de Malte depuis le 28 juin
jusqu’au 12 octobre.Le grand salon du jas du Bouffan est reproduit où le jeune
peintre s’exerçait directement sur les murs. Les portraits de ses intimes
illustrent une période « couillarde » vigoureuse et sombre comme ses
paysages travaillés au couteau qui prendront
paradoxalement plus de lumière après ses séjours parisiens aux
influences impressionnistes.Baigneurs et baigneuses, joueurs de cartes sont là. Les compositions de l'annonciateur de l'art moderne en devenant plus structurées annoncent les
cubistes, surtout dans les esquisses.Il demandait à sa femme de « poser comme une pomme ».Ses natures mortes sont vraiment « still alive »,
comme on dit au pays d’Apple. Zola son copain inséparable, lui avait offert un panier de
pommes après que Paul l’eut défendu dans la cour de récréation, la discorde
vint plus tard.https://blog-de-guy.blogspot.com/2025/01/freres-de-cur-serge-legat.htmlNiki de Saint Phalle, elle, la reine des nanas, est à l’honneur dans le somptueux hôtel du marquis de Comont dont on dit
qu’il avait pris à la Provence « sa plus belle fille, son plus bel hôtel, son plus beau château,
et sa plus grosse fortune ».https://blog-de-guy.blogspot.com/2015/03/niki-de-saint-phalle-la-revanche-des.htmlL’ancien mannequin a mis des couleurs à ses colères, des
miroirs éclatés aux rondeurs des femmes, des coups de fusils à des jouets, de
la fantaisie au bestiaire des contes. Elle s’est tuée à la tâche après tant de poussières
de polyester.
« Ma chance est de ne
savoir si peindre ni dessiner. Je
suis donc obligée de tout inventer »Son style pop gueule sous les vernis bariolés mais rend
familiers les monstres médiévaux ou nippons. Le lieu raffiné convient
parfaitement à ses créatures fantastiques. https://blog-de-guy.blogspot.com/2015/11/le-jardin-des-tarots-garavicchio.htmlPar ailleurs à la
sortie du charmant petit jardin, un Photomaton enrichi par l’Intelligence
artificielle génère
des images comme si Steve Mac Curry qui avait photographié une jeune
fille afghane au regard vert était derrière l’objectif ou Cézanne et son
pinceau instantané, on a le choix. Étonnant !