vendredi 4 octobre 2024

VIEUX.

Après avoir développé une citation de Groucho Marx dans son premier numéro : 
« Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé.»
le magazine d’Antoine de Caunes en son deuxième numéro confirme son côté plaisant.
Le joli carnet d’adresses de l’homme de télévision lui permet de s’adjoindre des rédacteurs  à belles plumes et de badiner avec quelques personnalités sympathiques.
En couverture Iggy Pop porte dans ses bras le héros de « Nulle part ailleurs » qui donne longuement la parole à Maryse, la femme de son ancien compère Philippe Gildas.
Ces copinages passent bien quand nous retrouvons monsieur Poulpe, Patrice Leconte, Laurent Chalumeau, Zabou Breitman et Marx (Thierry) au rendez-vous de la légèreté.
Si la chronique de Thomas Legrand est convenue, la linguiste Julie Neveux prête une oreille attentive au langage des jeunes. 
« Un vieux c’est toujours un jeune d’hier. Difficile aussi de ne pas être vexé. Contrarié. Voire d’en faire un principe moral. Et voilà qu’on est devenu un vieux con. »
 Les mots, marqueurs générationnels mettent « Un daron en galère »: 
«Mais ne jetons pas l’anathème sur les djeunz à propos de cette cancelisation des voyelles » 
Nicolas d’Estienne d’Orves, lui, réhabilite des mots oubliés et Jean Louis Fournier en promo pour son livre : «  Il y a encore de la lumière sous mon chapeau » proclame sa fierté d’être vieux.
Autour des « aidants », dont le nombre est estimé à 11 millions en France, des réflexions s’avèrent nécessaires. Mais, à mon avis, le recours systématique à la collectivité dans une société où l'individualisme est la règle, devrait être interrogé aussi.
Est évoqué le succès théâtral à Avignon de « La vie secrète des vieux » où il est question de sexualité qu’une militante du CNaV (Conseil National autoproclamé de la Vieillesse) développe, avant un article sur la Viagra qui « redonne la banane », sans oublier « la tendresse bordel ! »
La riche rubrique culturelle en conclusion de ces 130 pages, nous rappelle que les premiers romans peuvent venir sur le tard. 
Un photographe a beau ne pas forcément bien « encadrer ses modèles », le résultat peut être fort beau.
Il n’a pas seulement des souvenirs de René Fallet ou des retrouvailles comme avec Pierre Richard en verve, avant que son docteur lui demande :
«  … j’ai mon bloc d’ordonnances. Alors Pierre qu’est-ce qui  vous ferait plaisir ? »  
Je découvre le dessinateur Mo/CDM ( Mo diminutif de Heimoana + Chieur Du Monde) dont le dessin «  Le rap c’est nul » tagué par un papy dont la compagne pouffe sous le capot d’une voiture abandonnée, est plutôt transgressif. 

1 commentaire:

  1. Voici deux fois que je prends le tramway à Grenoble, où une jeune ou un moins jeune se lève pour me proposer la place. Pourtant... je ne me sens pas vraiment vieille, même si j'éprouve une plus grande vulnérabilité dans l'espace public qu'avant.
    Mais... je sais que de toute façon, j'ai toujours été lente, ce qui est un handicap en Occident. J'aime PRENDRE MON TEMPS. Parfois trop de temps.
    Le problème, ce n'est pas les gens, c'est la généralisation des catégories qui nous viennent.. du grec, de la tyrannie du grec, une langue "morte", sur nos vies. Oui, c'est difficile à saisir, je sais, mais c'est là.
    Pour les vieux et la sexualité, je trouve que c'est fou, cette société qui roule les mécaniques du matin au soir et jusqu'au lendemain matin, en battant tambour pour la LIBERTE sexuelle dans une pousse à jouir très militaire, mais où si peu de gens peuvent parler du corps sexué, de la sexualité, de leurs émois, leurs difficultés à quiconque. Grand tabou.
    Et ce n'est pas auprès du corps médical que j'irais chercher un conseil quelconque. Avec le temps, j'ai dû construire mon propre savoir, ma SAGESSE sur la sexualité, pas mal seule, dans l'isolement.
    Comme j'ai déjà dit, je ne crois pas du tout dans l'éducation sexuelle, encore moins dans l'instruction ? sexuelle, mais dans l'initiation. L'initiation, ce mot qui nous a donné "délit d'initiés", et qui est un scandale pour l'héritage des Lumières...
    Ce dont on ne veut rien savoir nous revient en plein dans la tronche avec une rare violence. Dixit Freud. Et je le crois.

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