Notre séjour à Royan / Saujon se
termine ce matin et une fois nos adieux faits à notre hôte, nous partons vers
de nouvelles aventures. Après un arrêt
dans la zone industrielle de Cognac pour nous accorder un petite déjeuner dans
un « Patapain » luxueux et confortable, nous passons Cognac et
Saintes pour atteindre LAROCHEFOUCAULT-EN-ANGOUMOIS choisi
comme étape sur la route de Limoges.Nous posons la voiture à l’ombre de
Saint Cybard sans omettre de placer le
disque bleu. Ensuite nous cherchons un bar pour nous désaltérer mais nous
essuyons plusieurs refus car l’heure de servir des repas approche. Avec
gentillesse, le « Patio » nous
accueille dans sa charmante cour intérieure en forme de cloître surmonté d’une
galerie couverte et dallée de gros blocs de pierre. Comme menus, la maison ne
sert que des salades. Lorsque nous la
traversons pour aller régler nos consommations, nous apercevons un joli
salon occupé par un Pleyel et débouchons
dans une librairie où nous engageons la conversation avec le propriétaire,
conversation portant tout d’abord sur les difficultés à rénover cette demeure
ayant appartenu à Jean Herauld de Gourville (Louis XV) ami de Fouquet. De nombreux problèmes se présentèrent pour sa
restauration concernant le bétonnage, les eaux
de pluie mal dirigées et autres inconvénients pas toujours prévisibles
lors de ce type de chantier. Nous échangeons
aussi sur l’écologie et notre siècle
avec des opinions parfois
divergentes mais
instructives et étayées. Voilà encore
une rencontre fortuite et riche avec une
figure intéressante ….Nous nous acheminons vers le château
dont l’apparence défensive incontestable se manifeste dans les hautes tours
rondes les mâchicoulis et le donjon, ainsi que les murailles le pont levis et les douves : il date du
Moyen âge.- Lorsque nous pénétrons à
l’intérieur, nous entrons dans une cour Renaissance italienne caractérisée par
des galeries à arcades sur trois niveaux, rez-de-chaussée compris, et un grand
escalier à vis au noyau central torsadé recouvert de motifs
géométriques. Il intègre des symboles : apparaissent discrètement la
salamandre (François 1er), le hérisson (Louis XII), et 2 dragons
l’aspic et le basilic :*l’aspic est une espèce de dragon qui
se bouche les oreilles pour ne pas entendre les chants susceptibles de le charmer. Il incarne le
pécheur qui refuse d'entendre la parole divine. Dans la représentation retenue ici,
il se bouche une oreille en la plaquant au sol et obstrue l’autre en y
enfonçant sa queue.*le basilic au venin mortel, ou dragon à tête de coq
est le « roi des
serpents », c’est un être hybride, mi-oiseau, mi-serpent, qui représente
la mort. Figure de l’Antechrist. Quant au buste avec une collerette de
fou garni de grelots tenant à la main un faucon, on ignore son identité ou sa
signification. En haut de cet escalier hélicoïdal se déploient des ogives en
forme de palmier
-
Les galeries donnent accès à des salons revêtus de boiseries, avec de
magnifiques planchers. Meublés, ils affichent des photos de la famille au
XX°siècle. Un petit boudoir promeut les propriétés lui appartenant à travers
des peintures sur les murs et le plafond. La mère du Duc loge encore dans une
petite aile privée du château.
- Un fait tragique déclenche la
rénovation de la Chapelle au XX° siècle. A la mort subite du petit François
XVII (il y eut beaucoup de François dans cette famille) ses parents
entreprennent de modifier cet oratoire. Conservant les hautes fenêtres et la
voute d’ogives sur des colonnes d’inspiration italienne, ils remplacent les
vitraux, élèvent une tribune et refont le carrelage du chœur. Partout figurent
le portrait et les initiales du jeune défunt
dans ce lieu consacré où il repose aujourd’hui en compagnie de ses
parents.
- La visite inclut les bibliothèques
et le trésor mais en compagnie obligatoire d’un guide, une asiatique sympa nous
prend en charge. Elle nous ouvre les portes derrière lesquelles se cachent quelque
21 000 volumes qui tapissent les murs des quatre bibliothèques.
La chambre des cartes dispose de
quelques trois cents plans et estampes représentant des vues de villes, de pays
ou de continents. Dans cette salle sont
exposées des cartes conçues lors des campagnes des Larochefoucault visant à être
comprises même par des analphabètes.
- Le trésor conserve les archives de
la famille, les comptes. Avec minutie, notre guide extrait une dette contractée
par Louis XVI pour un emprunt dédié à
couvrir sa fuite. Cette salle des papiers desservie par un élégant escalier
tournant en bois peut s’apprécier vue d’en haut.
- Nous n’avons plus besoin de guide
pour voir les cuisines et les salles de
garde, il suffit de se rendre au sous- sol.
L’artiste Nisa Chevènement a investi les lieux et expose ses
sculptures autour de Babel :
Après les sous-sols, nous grimpons sous les toits.
Ici pas de grande découverte architecturale mais une attraction sympathique
attend les visiteurs petits et grands. En effet, ils peuvent
s’immerger dans l’histoire et revêtir des costumes d’époque proposés
gracieusement au déguisement et prévus dans toutes les tailles. Le lieu résonne
de rires et les téléphones s’activent pour prendre des photos souvenirs.
Nous ne pouvons parler de ce monument sans évoquer les plus prestigieux représentants des Larochefoucault : - Bien sûr
François VI, auteur des sentences et des maximes
- mais
aussi Louis-Alexandre, député des Etats
généraux assassiné à Givors en 1789