mercredi 27 novembre 2024

La (nouvelle) ronde. Johanny Bert.

Dans cette revue des nouvelles pratiques sexuelles en milieu urbain, les marionnettes  s’envoient joyeusement en l’air, et le public voyeur, sans culpabilité d’un autre âge, de rire et sourire.
De « La Ronde » d’Arthur Schnitzler qui fit scandale à l’époque, reste l’emboitement de dix histoires qui finissent par se rejoindre. Les rencontres hétérosexuelles fin XIX° sont devenues une option parmi d’autres expériences bisexuelles, asexuelles, polyamoureuses…
Un gars transformé en fille finit par rencontrer une fille changée en garçon. 
Le dispositif est malin, la scénographie inventive, les pantins permettent toutes les audaces quand faire l’hélicoptère avec son sexe est pris au premier degré, et que le plaisir explose dans les toilettes d’une boîte de nuit. 
Cependant les pantins admirablement sculptés et manipulés avec finesse n’offrent ni la profondeur, ni le temps de parler véritablement d’amour.
Je me suis surpris à trouver démesurée la taille des acteurs oubliés dans leurs habits noirs quand ils dévoilent leurs visages au bout d’une heure quarante, tant mon œil s’était habitué au format des poupées. 
Le dialogue entre une marionnette et le réalisateur aux accents de ChatGPT apparaissant nu sur le tapis où défilent les décors des dix séquences est savoureux. Celui-ci ressemble une statue de Ron Mueck, inerte, échangeant son statut avec sa créature impérieuse. 

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