Dans cette revue des nouvelles pratiques sexuelles en milieu
urbain, les marionnettes s’envoient joyeusement en l’air, et le public
voyeur, sans culpabilité d’un autre âge, de rire et sourire.
De « La Ronde » d’Arthur Schnitzler qui
fit scandale à l’époque, reste l’emboitement de dix histoires qui finissent par
se rejoindre. Les rencontres hétérosexuelles fin XIX° sont devenues une option
parmi d’autres expériences bisexuelles, asexuelles,
polyamoureuses…
Un gars transformé en fille finit par rencontrer une fille
changée en garçon.
Le dispositif est malin, la scénographie inventive, les pantins
permettent toutes les audaces quand faire l’hélicoptère avec son sexe est pris
au premier degré, et que le plaisir explose dans les toilettes d’une boîte de
nuit.
Cependant les pantins admirablement sculptés et manipulés avec finesse
n’offrent ni la profondeur, ni le temps de parler véritablement d’amour.
Je me suis surpris à trouver démesurée la taille des acteurs
oubliés dans leurs habits noirs quand ils dévoilent leurs visages au bout d’une
heure quarante, tant mon œil s’était habitué au format des poupées.
Le dialogue
entre une marionnette et le réalisateur aux accents de ChatGPT apparaissant nu
sur le tapis où défilent les décors des dix séquences est savoureux. Celui-ci ressemble
une statue de Ron Mueck, inerte, échangeant son statut avec sa créature impérieuse.
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