mercredi 9 novembre 2022

Nantes # 2

Nous descendons du tram place du Bouffay, tout près de la statue en bronze titrée « l’éloge du pas de côté ». Cette œuvre de Philippe Ramette présente un homme en costard, droit mais en équilibre sur un socle qui ne porte qu’un seul de ses deux pieds, l’autre étant suspendu au-dessus du vide. Elle symboliserait l’audace de la ville innovante, sous les traits de l’artiste lui-même.
Nous poursuivons notre chemin jusqu’au célèbre et magnifique Passage Pommeray, dans le quartier Graslin.
Couvert d’une verrière, ce bâtiment de trois étages édifié en 1843  possède un escalier et des coursives en fer forgé des statues et des lampadaires dénotant la volonté de créer un lieu commerçant luxueux.
Les bourgeois de l’époque rechignaient à traverser le quartier insalubre et mal famé, ils craignaient les mauvaises rencontres  lorsqu’ils rentraient les poches pleines aussi,
un jeune notaire, Louis Pommeraye, se mobilisa-t-il pour construire ce passage propre, éclairé et sécurisé à l’abri des coupe gorges.
Aujourd’hui classée monument historique, la galerie restaurée reçoit des boutiques pimpantes, sans aucun pas de porte fermé comme c’est souvent le cas et respire une certaine opulence.
Nous changeons de quartier pour  passer en face sur l’île Feydeau.
De nos jours, le bras de la Loire ne la sépare plus de Nantes, il a été comblé. Nous pénétrons dans la petite Hollande avec sa place et sa
rue Kervégan, rue centrale de l’île.
Nous voilà au cœur du quartier des négriers enrichis au XVIII° par le commerce triangulaire. Nantes  détenait alors le titre de 1er port négrier de France. Les armateurs  commerçaient avec Saint Domingue. Ils accumulèrent des richesses, firent construire des hôtels particuliers dignes d’eux. Les architectes choisirent du tuffeau clair pour les façades. Les balcons dits « filants » parce qu’ils regroupent plusieurs fenêtres, reposent sur des encorbellements à trompes ou sur consoles. Leurs fines balustrades en fer forgé se détachent avec élégance et légèreté sur la pierre.
Sans doute en relation avec les activités maritimes de leur propriétaire, des mascarons caractérisent la maison au n°19, avec des têtes de corsaires et la maison n°13 avec des têtes allégoriques représentant les continents.
Extrait de "l’Obs" : « Le Bienfaisant », « l’Aimable », « la Vertu », « la Justice », « l’Egalité », « la Fraternité », « le Père de famille », « les Bons Frères », « le Bon Citoyen »…
Ce sont les noms aux consonances fraternelles des navires, corvettes et frégates qui, pendant deux siècles et demi, sont partis, voiles au vent, lourds et ventrus, pour affronter le gros temps de l’Atlantique.
Ils quittaient les ports de La Rochelle, Bordeaux, Saint-Malo, Lorient, Le Havre, Nantes, chargés de textiles, d’armes, d’alcool, de plomb, de fer – leur monnaie d’échange contre « l’or noir » −, s’arrêtaient dans les comptoirs des côtes africaines, entre le Sénégal et l’équateur, s’approvisionnaient en esclaves, traversaient l’Océan, déposaient leur cargaison humaine dans les îles françaises puis revenaient, au bout d’un an, d’un an et demi, avec du café, du cacao, du sucre, le « pétrole » de l’époque. »
Dans le même quartier juste par derrière, « Le mur tombé du ciel » nous fait changer d’époque.  
« Le 24 mai 1011, un mur tombé du ciel percuta la ville de Nantes… imaginé par la compagnie Royal de Luxe, il représente les personnages historiques pittoresque sites et évènements de la cité de Nantes » (document Office du tourisme)
La fresque sur un pan de mur indépendant prévu à cet usage affiche un style très coloré d’Amérique latine, proche de Diego Rivera (dixit Le Routard). Nous arrivons à identifier parmi l’amoncellement de célébrités et de lieux,  Anne de Bretagne, Jean Marc Ayrault, Barbara, Jacques Demy, Guy Moquet (fusillé à Nantes), Jules Verne,  la traite négrière … Il y a tellement à voir qu’un site internet propose une présentation détaillée  de la peinture. Malheureusement, des « artistes » qui ont gratifié cette partie du quartier de leurs graffitis n’ont pas hésité à maculer la fresque de tags bouseux.

mardi 8 novembre 2022

Les Indes fourbes. Ayroles Guardino.

Picaresque BD où le genre conquistador pimenté d’humour devient beau et passionnant.
Chacune des 160 pages magnifiques, surprenantes, illustrent ce qu’annonce le chapitre III : 
« Qui traite de ce que verra celui qui lira les mots et regardera les images. » 
Plutôt qu’un Eldorado insaisissable, la vraie fortune vient de la littérature :
« … mon fils, garde toujours à l’esprit que nos mésaventures les plus cuisantes peuvent se muer, sous la patine des ans, en de savoureuses anecdotes ! » 
Le fripon né à Ségovie a fait fortune et son récit obtenu sous la torture est tordant : de naufrage en Amazone redoutable, aux sommets vertigineux et mines profondes, d’esclave  en hidalgo des plus fortuné.
« Au temps des chevaliers, époque bénie dont rêvait mon alguazil, tout se décidait à la pointe de l'épée. Il fallait alors pour s'élever deux vertus premières : la violence et la cruauté. En notre siècle marchand, mieux vaut faire d'artifice et de rapacité. Cet âge est fait pour moi ! »
Les dessins sont somptueux, les personnages bien campés, le scénario original, le texte savoureux, inspiré de la vie de l’aventurier
« miroir des filous telle qu’en son temps la narra Don Francisco Gomez de Quevedo y Villegas, chevalier de saint Jacques et seigneur de Juan Abad. » 
L’expressivité des personnages truculents assure un second degré bienvenu en ravivant un genre qu’on aurait estimé désuet s’il ne nous avait pas fait retrouver une âme d’enfant avide d’épopée.  
« J'ai ouï dire que cette créature qu'on appelle la Fortune est une femme capricieuse, fantasque, toujours ivre, et aveugle par-dessus le marché. Aussi ne voit-elle pas ce qu'elle fait et ne sait-elle pas ni qui elle abat, ni qui elle élève. »

lundi 7 novembre 2022

Le Petit Nicolas. Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux. Amandine Fredon, Benjamin Massoubre.

 
« Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux? 
Qu'est-ce qu'on attend pour faire la fête?
 La route est prête
 Le ciel est bleu 
Y'a des chansons dans le piano à queue 
Il y a d'l'espoir dans tous les yeux 
Et des sourires dans chaque fossette 
La joie nous guette 
C'est merveilleux 
Qu'est-c'qu'on attend pour être heureux? » 
La musique en variations de jazz manouche, musette, tango, accorde sa légèreté aux aquarelles se formant sous nos yeux pour un film gentil, tendre et doux.
Les réalisateurs ont repris les traits délicats  de Sempé pour décrire les arcanes d’une création qui soigne des enfances difficiles par l’imagination et une observation gourmande de la vie. 
Dans ce film joyeux, lumineux, optimiste, la disparition précoce du rédacteur Goscinny est évoquée avec émotion ainsi que la déportation des juifs pendant la seconde guerre dont la famille de l’auteur d’Astérix a payé lourdement le prix.
Pour l’ancien petit garçon de la génération où l’on marchait en rangs tout en profitant d’une liberté plus évidente que celle des mômes en réseau, ce film amène avec délicatesse à des interrogations avivées par la nostalgie concernant la famille et l’école, le pouvoir sur nos vies.Les héritiers des amuseurs ont fait œuvre à la fois fidèle et novatrice, réparatrice et fédératrice. 
De la même façon que j'ai pu proposer des films trop sérieux à des enfants, je recommanderais volontiers ce film léger à ceux que le temps a plombé.

 

dimanche 6 novembre 2022

Caviar. N°11.

Quel plaisir de découvrir une nouvelle revue, consacrée, ce n’est pas nouveau, au football, avec un regard neuf, ce n’est pas nouveau non plus, mais les 160 pages, en papier, quelle audace, sont élégantes bien que les fonds vivement colorés rendent la lecture pas toujours aisée.  
Le paternaliste lecteur sera bienveillant envers les jeunes rédacteurs issus pour beaucoup de diverses sciences po de l’hexagone. Tout le monde a son mot à dire autour du sport roi: Rudy Gobert, joueur de basket en NBA, sportif français le mieux payé, ou Christophe Mazzia élu par ses pairs meilleur chef étoilé. 
Le dernier Goncourt Mohamed Mbougar Sarr, j’en étais resté à Bouna Saar quand il jouait à l’OM, contribue à la revue.
Je me retrouve avec délices dans « les nineties » quand est évoqué Ferguson, Loko, ou le dernier match de la Yougoslavie contre l’Argentine en juin 90 : Faruk Hadzibéjic avait raté un pénalty.
Sinon, comme en musique, je liste mes lacunes en entrevoyant le jeune Blas le Nantais ou l’ancien Mangala le Stéphanois, l’actuel entraineur de Montpellier Dall’Oglio ou le futur coach Kuyt de même que l'arbitre en devenir Gael Angoula du Nîmes Olympique.
Bosman a beau être « l’oublié de l’histoire », son intervention a favorisé une nouvelle législation des transferts. Je connaissais la notoriété de Didier Roustan ou de Philippe Bilger : 
« L’univers du foot n’échappe pas à une forme de contestation qui affecte et infecte toute la société. »  Mais une telle remarque n'est pas vraiment novatrice.
Accompagnant une belle variété dans le casting, nous faisons connaissance avec le Sri Lanka que Le Bouthan, dernier du classement FIFA, vient de battre. 
Les conditions de l’exercice de ce sport au Liban à travers un club de supporters sont bien difficiles.
A Salamanque les socios ont du poids mais à Naples les ultras n’échappent pas à la Camorra. 
Le soccer outre-Atlantique se cherche alors que le foot à ses débuts en Russie servait de nid aux espions.
Si les évolutions des lois du jeu sont évoquées ainsi que ceux qui sont passés du banc de touche à celui des accusés, un reportage à la prison de Moulins-Yseure est un morceau de choix qui justifie son titre : «  Surface de réinsertion » alors qu’est ébauché un petit traité de l’injustice en football. 
Des photos prises au Sénégal témoignent de l’universalité des gestes autour d’une balle à se disputer, comme les dessins d’enfants handicapés confirment que les rêves sont communs à toutes les conditions.

samedi 5 novembre 2022

Seyvoz. Maylis de Kerangal Joy Sorman.

Ce petit livre d’une de mes auteures préférées
en collaboration avec une autre écrivaine
brouille présent et passé.
Un ingénieur vient de Paris pour la maintenance du plus grand barrage hydro-électrique de France mais les cloches du village englouti dans les années 50 vont sonner à ses oreilles.
« Le brouillard appartient à la terre et à l’eau, il monte, il ne  cesse de monter, de même que monte l’affolement de Tomi, qui serre les mains sur le volant, le cou rentré dans les épaules, la plante des pieds suspendue au dessus de la pédale du frein. » 
Pourquoi ce livre ? Aurait-il fallu se dispenser de ce type d’énergie ? Aujourd’hui une telle entreprise serait-elle possible ?
Un village sous les eaux peut donner lieu à des images fortes mais faciles, et quand le personnage principal, perdu tout du long, relit comme chaque année « L’éducation sentimentale » dans sa fantomatique chambre d’hôtel, il suffit de deux phrases de Flaubert pour voir la différence avec ces 106 pages artificielles comme le lac de Tignes : 
« Il voyagea. Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues. » 
Merci pour la citation comme pour la découverte de deux mots « écholalie » à propos de commentaires médiatiques : « Répétition automatique des paroles » et « oraculaire » : « qui parle comme un oracle ».

vendredi 4 novembre 2022

Aurais-je été résistant ou bourreau ? Pierre Bayard.

Si je n’avais pas fait confiance à celle qui m’a mis ce livre dans les mains, je ne l’aurai jamais ouvert craignant trop les anachronismes et les héroïsmes de canapé en réponse à une question qui ne semble pas offrir de choix.
Eh bien toutes les précautions prises par l’auteur, son honnêteté, m’ont convaincu d’autant plus que nous pouvons être effaré par l’actualité où s’oublient les leçons les plus cruelles de l’histoire quand en plus il convient de se rappeler que la liberté se joue au milieu des autres. 
« Chaque vie est une succession de bifurcations.» 
L’auteur de « Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? » que je n’ai pas lu mais qui  doit être savoureux, ne joue pas à l’historien, mais sa subjectivité contagieuse rend les 184 pages prenantes.
Pour alimenter la réflexion dans une recherche dont 
« l’intérêt réside bien plus dans sa recherche elle-même et les questions ainsi ouvertes que dans les résultats nécessairement improbables, auxquels elle parviendra… » 
il va chercher du côté de Lacombe Lucien d’après Modiano et Malle, 
chez Daniel Cordier, 
Romain Gary,
au Chambon-sur-Lignon. 
Milena Jezenska correspondante de Kafka s’était montré d’une liberté époustouflante jusque dans le camp de Ravensbrück, 
« Sans doute Milena Jezenska n’a-t-elle pas sauvé autant de vies humaines que Sousa Mendes (Consul du Portugal  qui délivra en 1940 plusieurs milliers de visas aux personnes souhaitant fuir la France), mais elle a su incarner tout au long de son existence, comme les membres de la Rose blanche, la nécessité pour l’intellectuel de ne pas rester enfermé dans les livres et de prendre le risque de s’engager dans l’histoire. »
Suite à la mise en perspective de récits de destins exceptionnels ou d’expériences telles que des quidams amenés à infliger des tortures à des comédiens dont ils entendaient les suppliques, il envisage son existence au moment du déclenchement de la  seconde guerre mondiale. 
Les intitulés ne concernent pas seulement les intellectuels quand il est question de peur, de désobéissance, de force ou de noblesse d’âme, de réserve intérieure ou de présence à soi, la foi religieuse aussi peut être déterminante.
Un Hutu qui a sauvé des Tutsis nous plonge dans la perplexité : 
«Ce sont les intelligents qui ont tué, qui ont apporté ces horreurs. 
Si j’avais été intelligent, j’aurais peut être tué aussi. »

jeudi 3 novembre 2022

Mallet Stevens. Benoît Dusart.

Le « Pavillon du tourisme (1925) à l’exposition des Arts décoratifs » dont il ne reste que le dessin peut représenter la carrière de l’architecte. Ses projets réalisés sont assez rares et pas toujours reconnus,
alors qu’il apparaît, selon le conférencier devant les amis du musée de Grenoble, comme un représentant éminent du style international, un moderne des années 20 : 
« Primat de la ligne droite, volumes élémentaires, refus de l’ornement », lumière.
Robert dit « Rob » Mallet Stevens nait en 1886. Son le père Mallet était marchand d’art contemporain et sa mère Stevens critique d’art.
Son oncle avait fait construire par Hoffman, un des maîtres de la sécession viennoise, l’impressionnant « Palais Stoclet » à côté de Bruxelles
avec une décoration intérieure inspirée par Klimt. Ce dernier marquera son style.
Il étudie à École spéciale d’architecture, distincte par son rationalisme de l’Ecole des Beaux arts. « Carte de visite »
Son élégance, dans son « Portrait » par Jacques-Émile Blanche, peut caractériser l’ensemble  de ses productions d’architecte, décorateur, créateur d’objets, de créateur de vitrines, par ailleurs enseignant apprécié.
À la fin de la  première guerre, il conçoit quelques aménagements intérieurs, ses commandes pour Jules Écorcheville ou son « Projet de villa pour la couturière Jeanne Paquin » à Deauville n’ayant pu être réalisés.
Il conçoit des décors de films, « L'Inhumaine » de Marcel L'Herbier,
et publie un recueil de projets pour « Une Cité Moderne »,
ainsi un « Musée » aux airs de Bauhaus
ou un « Cinéma » avec sa cabine en encorbellement.
Après des suggestions pour une maison à Marly commandée par le couturier Jacques Doucet, il dirige le chantier de la très ample « Villa de Noailles » à Hyères (40 chambres, gymnase et piscine)
Le film de Man Ray « Les Mystères du château du Dé » est tourné dans la maison des généreux mécènes au mobilier original,
«  Fauteuils Transat »,
et aux jardins de Gabriel Guevrekian, cubistes.
 
Les collaborations sont multiples, avec le verrier Barillet :
 
« Que penserait-on des convives dont les figures seraient rubicondes, verdâtres ou safranées, suivant la place qu’ils occupent à table par rapport à la fenêtre ? Cet arc-en-ciel distribué sur des faces humaines, sur des murs ou des objets familiers est d’un effet lamentable. » 
 et avec sculpteurs Joël et Jan Martel créateurs d'arbres  bizarres en ciment armé.
Vers 1921, Paul Poiret commande à Mallet-Stevens une villa, « Villa Paul Poiret », mais le couturier ayant fait faillite, elle sera inachevée, son propriétaire pourra dire :
 
«  Je suis le seul à vivre dans une ruine moderne ».
Dans le XVI° arrondissement, une rue privée bordée d’hôtels particuliers à structure de béton, dont un pour lui, porte son nom dès sa création. « Rue Mallet-Stevens ». Quand la duchesse de Gramont aménage avec du mobilier Louis XVI, il peut être contrarié, lui qui abhorrait le mélange des styles.
Jean Prouvé avait été embauché pour les ferronneries.
A Croix à côté de Lille, il réalise la « villa Cavrois », du nom d’un industriel du textile, « 2 400 m2 habitables, une hauteur sous-plafond de plus de 6 m, et 1 000 m2 de terrasses sur trois étages et sous-sol. »  
Construire pour lui : « … c’est  utiliser au mieux le béton armé, le chauffage central, les ascenseurs, le téléphone, les appareils ménagers, la climatisation, les appareils sanitaires, l'évacuation des ordures, les parois insonores, les enduits imperméables, les appareils à adoucir l'eau, l'étanchéité des terrasses, les sources électriques […], l'acoustique… » 
Au pays des briques rouges, la vaste maison aux sept enfants, pillée, squattée, aujourd'hui reconstituée, fut surnommée : «  le péril jaune ». 
Hormis la commande publique d’une caserne de pompiers, il avait travaillé essentiellement pour des privés.
Pour l’exposition internationale des arts et techniques de 1937, il est chargé de la construction de l’éphémère « Palais de l'Électricité et de la Lumière »
Dufy avait « tiré la couverture à lui », 
palais de la Solidarité nationale, celui de l’Hygiène et de la SEITA (tabac)…
Il meurt à Paris en 1945, après s’être réfugié du côté d’Agen avec sa femme juive. 
Il avait demandé la destruction de ses archives.