Après un café Senseo mis à notre disposition par
L. dans le AirB&B, nous partons toute la journée explorer la route
des vins.
Nous commençons par Eguisheim, récompensé du titre de plus beau village de France, nous en verrons d’ailleurs d’autres ainsi gratifié dans notre périple.
L’aménagement des ruelles de la vieille bourgade dépend entièrement d’anciens
remparts et épouse leur forme en rond avec au centre la place du Château. De
belles maisons à colombages bien fleuries se serrent les unes contre les autres,
ne laissant que peu de place à la voirie. Ici encore, les enseignes attirent
l’œil, que ce soit pour signaler des magasins de bretzels ou les nombreuses et
coquettes caves viticoles. Les deux
monuments historiques s’élèvent
au cœur de la cité :- la chapelle
de Léon IX commémore le pape
voyageur, natif d’Eguisheim vers 1002.
Construite en 1894 à côté du château, à l’emplacement de l’ancien
donjon, elle adopte le style néo roman mais les couleurs récentes n’ont pas
pris la patine du temps passé.
A l'intérieur, sur la
voûte, ont été peints par Martin des médaillons dans le style du 11ème siècle.
Ils représentent sept scènes de la vie de Saint-Léon, alors que les vitraux de
celle-ci datant de 1895, symbolisent les Saints d'Alsace dont un grand nombre
sont issus de la famille des Comtes d'Eguisheim.- Nous ne
visiterons pas le château, surtout intéressant de l’extérieur selon le routard.
Par contre, nous accordons plus d’importance à l’Eglise des Vierges d’Eguisheim
appâtés par le prospectus de l’Office du tourisme.A
l’intérieur sur le côté droit en entrant, une magnifique et rare vierge
ouvrante du 14° siècle niche derrière
une vitre de protection. Mise en valeur sous un tympan et encadrée par des colonnettes, elle est
posée à l’emplacement du trumeau d’un
portail. Elle est affublée d’une porte au niveau de
l’abdomen, qui une fois ouverte laisse apparaitre un ange tenant un cierge
peint sur deux vantaux et une gloire
surmontée d’une hostie au centre. La vierge, se montre souriante mais assez inexpressive derrière une
apparence et des traits naïfs. Dans le tympan au-dessus d’elle, le Christ Pantocrator règne entouré de Pierre muni de
sa clé et de Paul. Il domine une rangée de femmes, les vierges folles et les
vierges sages. Les vierges folles se
situent à droite de l’œuvre mais en
fait à gauche du Christ. Elles pointent
leurs lampes vers le bas alors que Dieu, qui est la Lumière, siège en haut, et
discutent deux à deux dans une attitude dissipée.
Tout autrement se comportent les vierges sages, à gauche (droite du Christ), figées dans une attitude unique sans
distinction aucune, bénies par un Christ
abrité sous une tour. Heureusement
pour nous, après l’office, nous avons pu bénéficier d’un peu d’éclairage et
d’aide de la part d’une paroissienne, bien utiles pour la découverte de ces
représentations inhabituelles ! Nous
quittons l’église sans trop explorer le reste, en passe de fermeture. Nous ne
verrons pas non plus les cours dîmières inaccessibles aujourd’hui. A notre
arrivée à Eguisheim vers 10h nous avons
été surpris du peu de touristes présents et bien que vers 11h, ils commencent à
affluer, rien de comparable à Saint Paul de Vence ne s’est produit,
contrairement aux informations délivrées par les guides ou les autochtones.
Tant mieux pour nous !Nous
croisons encore moins de visiteurs à Rouffach
certes moins léché que le village précédent. Les maisons protègent leurs
pierres jaunes sous des crépis qui leur confèrent une apparence plus anodine.
Pourtant quelques bâtisses, souvent à redents, attestent d’un passé prospère et
le petit fascicule de l’ODT nous permet de les repérer, d’en savoir un peu
plus. Au centre, de la place de la république se dresse l’église Notre Dame de
l’Assomption, de style gothique et en grès jaune. Un concert pour piano se
prépare, des notes s’échappent et transpercent les murs. Nous ne nous
expliquons cependant pas bien la présence de 2 harmoniums installés, l’un
devant l’ODT et l’autre en déco près de la cathédrale. Sous la protection de
l’église, plusieurs édifices civils remontent à la Renaissance, placées à peu
de distance les unes des autres. Dans cet ensemble, se trouvent l’ancienne halle
aux blés, reconvertie aujourd’hui en
musée, l’ancien hôtel de ville remanié à différentes époques, l’ancienne maison
de l’œuvre Notre Dame abritant l’atelier des tailleurs de pierres. Plus vieille
encore, la colonge ou exploitation
agricole de l’abbaye d’Eschau montre une architecture très défensive, son seul
décor provient de ses fenêtres gothiques préservées. Il subsiste aussi une tour
des fortifications qui servit de prison et porte le nom de Tour des sorcières.
En ce qui concerne l’habitat, des oriels
garnissent des façades, une ancienne
synagogue du XIII°siècle fut désacralisée pour accueillir des logements.
Quant à la fontaine saint Urbain, les
statuettes qui la décorent
racontent la vengeance des
vignerons contre le saint : après
de mauvaises vendanges ils précipitèrent
son effigie dans le bassin.