vendredi 7 janvier 2022

Tonton.

Faudra-t-il lancer une pétition pour que soit respectée la corporation des oncles et tantes présentés par des comiques comme de fâcheux fachos autour des tables des fêtes, dans le même panier à archétypes que la belle-mère abusive des années 50?
En ce qui me tontoncerne, les fêtes passées entre scrupuleux d’un côté et quelques non-vaccinés de l’autre, nous avons retrouvé la plupart des amateurs de gratin de cardons qui en avaient été dispensés l’an dernier.
Si nous avons contourné les débats qui fâchent, nous avons bien discuté ; le plaisir de se revoir en « présentiel » étant plus fort que la crainte de retrouver une leçon de morale sous chaque verrine à la façon des blagues de papillotes voisinant avec quelques proverbes chinois:  
« Un bon chef de famille, c'est celui qui se montre un peu sourd ». 
J’ai le sentiment que le « chacun pour sa gueule » même déguisé en développement personnel n’est pas venu grignoter notre premier lieu et dernier refuge de sociabilité : la famille. 
Il semble que l’usage intensif du doigt à switcher nous rende plus nerveux et que parfois l’éventualité de la présence d’un intoxiqué de Zemour ou d’une fana de la détox complique le plan de table. Mais la diversité des opinions n’est pas passée chez nous pour une atteinte à l’intégrité des convives comme on peut le lire dans les woke papers. Les « obligations » familiales, comme il en est de vaccinales, constituent de bonnes occasions pour expérimenter « l’altérité ». 
« Après un bon dîner on n'en veut plus à personne, même pas à sa propre famille. » O.Wilde
Au-delà des mots « bienveillance » et « diversité » devenus tellement passe-partout qu’ils en sont sciant, se retrouve sur le billot de l’usine à langue de bois le «  vivre ensemble ». Mais que dire de mieux, que faire d’autre ? 
Pour avoir vu en 68 derrière chaque CRS, un SS,  je peux me prévaloir du privilège de l’antériorité dans la bêtise héroïque, alors que me révulse aujourd’hui le mot PaSS sanitaire inscrit au Mont Valérien avec la sinistre graphie.
Dans ce lourd héritage imbécile à renier, je peux ajouter un « famille je vous hais » d’après Gide des années adolescentes. Quand il m’arrive de frissonner à l’écoute de « La Marseillaise » voilà « famille » et « patrie » qui ne manquent pas de s’accoler à « travail » dans une trilogie qui peut vous mettre dans un drôle d’Etat (français). 
On exagère avec les mots en les gonflant sans qu’ils pèsent plus qu’un rôt de bovidé. Nous sommes cependant atteints par l’air ambiant agressif dont les caricatures qu’on chérissait réduisent la politique à une somme d’intentions mauvaises. Nous sommes sur le plateau de la société du spectacle avec ses émotions outrées, ses postures outrancières, ses jugements excessifs. La période électorale annoncée, qui paraît-il n’intéresse pas grand monde, occupe  en tous cas nos colonnes, est peu propice à la nuance. J’éviterai de m’engluer dans le pot de miel des vœux douçâtres en souhaitant des nuances dans nos avis.  

2 commentaires:

  1. J'adore les "Tontons Flingueurs".
    Nos fêtes furent semblables, malgré les différences de situation, et d'opinions. Pour l'instant, chez nous, la famille reste un refuge...un asile ?
    Pourquoi pas ?

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  2. J'ai mis cette photo divertissante pour jouer avec "tonton" mais aucun flingage n'a eu lieu.

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