vendredi 28 janvier 2022

Gauche.

« On ne tire pas sur une ambulance » : l’expression éculée conviendra pour quelques appréciations désabusées ci dessous concernant des gauches, d'autant plus radicales que s'éloigne la possibilité du pouvoir. 
Et pourtant j’en fus un de ses enfants de chœur qui tout au long de son trajet secouait l’encensoir et pas que pour les enterrements. Le parallèle banal avec la religion, saute aux yeux quand à courir après l’époque, celle-ci a fui la catholique et la socialiste. 
Les leçons venues d’Amérique où les traits appuyés prémonitoires auraient pu servir quand le parti démocrate a perdu les workers en suivant les wokistes des campus.
Les dernières péripéties ne font que jeter quelques pelletés supplémentaires sur un trou creusé depuis longtemps. Que Taubira apparaisse en ultime recours insiste sur l’absence de personnalité méritant un hommages lors de sa disparition. 
Rocard un des phares de ma génération dans la suite de Mendès France est parti dans l‘indifférence, lui qui savait tirer les leçons des échecs. C’est une des premières faiblesses d'une famille de pensée tellement sûre d’être du côté ensoleillé de la civilisation. Les sinistres autocritiques des temps staliniens ont interdit pour toujours l’analyse de ses propres erreurs alors que la finesse et la virulence sont réservées à la critique des autres. La divine surprise du succès de la grève des enseignants d’un jour tourne au fiasco la semaine suivante mais « on fera mieux la prochaine fois ! » Combien de promesses de grande marée, de grand soir qui prennent l’eau dès midi passé ? 
Qui pourrait penser au secrétaire du parti socialiste si on prononce le mot « leader » ? Par contre pour l’expression "leader Maximo", on voit tout de suite, quand il s’agit de déconstruire plutôt que de construire. Mélouche à l’image du graffeur attend que le mur soit repeint pour apposer sa signature d’Insoumis et ne fait plus vibrer que quelques chenus en route vers leur dernière ZAD.
Le manque de courage est aussi constitutif d’une gauche à la remorque des démagogues prônant le référendum à tout va pour ne pas choisir. Ainsi la guyanaise: « Ce qui compte c'est vous », se tait à propos de la vaccination. Sur ce terrain là, les écolos ont su parfois aller contre certains électeurs motorisés pour promouvoir la bicyclette, mais ont été très couards en n'ayant défendu ni les portiques écotaxes ni la taxe carbone, ni la ligne de chemin de fer Lyon-Turin, après s’être opposé au canal Rhin - Rhône à grand gabarit, se mettant la tête sous un châle à la première décision à prendre. Quand on voit les attaques contre Fabien Roussel, le candidat du PC, apparaît le plus sympathique, le plus cohérent, le plus brave, mais on retiendra plus facilement sa promotion du vin français que sa proposition d’un retour à la retraite à 60 ans.
Tout aussi obsolète, l’expression « refaire le monde » titrait nos discussions, aujourd’hui à la moindre critique l’étiquette « droite » apposée à tort et à travers vise à clore tout débat, mais n’intimide plus. 
« Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet. » Courteline
Les analystes politiques frôlent l’indigence quand ils présentent un scoop : « Macron est en campagne » comme si dès son élection, ses opposants n’avaient pas contesté le suffrage universel en apportant leur bûche aux ronds points, en vociférant contre toute mesure et son contraire, souples et réactifs, à l’image du gouvernement face aux virus.
Alors que la gauche a éclairé une bonne partie de ma vie, j’en suis à la regarder comme une entité extérieure ayant abandonné un de ses marqueurs historique, la laïcité et toute idée de progrès concernant le futur. 
Pourtant l’idée de justice reste la plus belle et il en faut des tonnes de bêtises pour que cette évidence vacille et que semaines après semaines je ne fasse que soupirer, la repentance toujours sous le tapis à souris. 
Le sujet de mon premier devoir de philo : « regret, remords, repentir ». La boucle...

 

1 commentaire:

  1. Bravo, Courteline, j'approuve pleinement.
    Le degré d'inculture que je vois autour de moi (alors que je garde une douloureuse conscience de tout ce qui me manque en termes de culture...) me coupe le souffle.
    Pour Macron, tu sais depuis belle lurette que l'élection d'un homme de moins de 40 ans qui n'est pas père, constitue une telle rupture dans la politique de ce pays que je ne peux que me demander ce que veut dire cette élection...et ce qu'elle a pu autoriser dans les esprits.
    Et de n'y voir rien de bon.

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