mardi 11 janvier 2022

Des souris et des hommes. John Steinbeck Rébecca Dautremer.

Oui ce livre est chroniqué un mardi, jour de la BD sur ce blog, mais aurait eu toute sa place le samedi jour de littérature. Rarement dessinatrice dont le nom côtoie celui du prestigieux écrivain américain aura été à une telle hauteur. 
Bien souvent l’image vient s’adosser au texte. Là, les dialogues aux paroles rares, brutales sont essentiels et l’écrit est magnifié, vivifié :
«  L’eau est tiède aussi, car, avant d’aller dormir en un bassin étroit, elle a glissé, miroitante au soleil, sur les sables jaunes. »
De délicates aquarelles animalières ou de paysages, vont avec des esquisses fruit d’un travail impressionnant par son volume et sa variété quand des publicités imaginaires viennent apporter une touche de fantaisie, de poésie au rude quotidien de deux amis travailleurs louant leur force de travail de ranch en ranch. 
Dans cet univers violent des années 30, les caresses tuent.
Le format bande dessinée classique ne venant que dans le dernier récit d’un rêve (américain) impossible : 
« On aura une petite ferme.
- On aura une vache dit George. On aura peut être bien un cochon et des poulets… et dans le champ… un carré de luzerne…
- Pour les lapins hurla Lennie » 
Dans ce texte bref, tendu, retranscrit intégralement, le drame est inéluctable.
Et il faut bien plus de 400 pages magnifiques pour rendre la profondeur de ce chef d’œuvre d’humanité terrible, sublime, bouleversant, inoubliable.

1 commentaire:

  1. Bon, je vais chercher ça. Pour Rebecca, pas pour John, que, quand même, je préférerais lire en anglais, bien entendu. J'espère que les lecteurs français peuvent me comprendre là. Il y a longtemps, quelqu'un de ma famille m'a offert le livre d'un anglophone, en traduction française dans la Pléiade, et je n'ai pas compris. Toujours pas, d'ailleurs...
    Et bien, le monde est d'autant plus brutal aujourd'hui que les femmes ont rejoint (de droit..., et en le revendiquant) le bataillon des brutaux, et ce n'est pas une réussite. S'octroyer la brutalité pour être "l'égal" de l'homme n'est pas une réussite sociale à mes yeux.
    .....
    Pour la grande, (et la petite) histoire, je vais profiter de cet espace ce matin pour raconter ma dernière mésaventure, que je trouve digne d'écrit d'Epinal.
    Ce matin, en ouvrant mes volets, j'ai découvert une plante qu'on m'a offert pour Noël par terre à côté de la fenêtre. Il s'agit d'un Amaryllis, acheté en grande surface au moment des fêtes. Il est évident que ce bulbe a été poussé... A MORT pour produire un maximum de fleurs pour les fêtes de Noël. Les tiges florales sont tellement lourdes, nombreuses, tellement.. encombrées de belles fleurs que la plante ne tient plus debout, et se casse la gueule.
    En individu... témoin, à côté, j'ai un bulbe normal, acheté chez un fleuriste, qui vit selon les règles de la nature, et non pas la société capitaliste industrielle. Le bulbe a deux tiges florales, et quatre fleurs pour chaque tige. La plante tient debout sans difficulté.
    Je crois que notre quotidien, soumis à observation et analyse, nous renseigne amplement sur les tendances de notre monde probablement plus, et mieux, que la presse, et pour peu qu'on arrive à penser encore par nous-mêmes, nous avons les moyens de SAVOIR que l'Homme occidental, dans le colossal hubris qui le dévore maintenant, a pris tellement goût à la manipulation du vivant en laboratoire, pour son... EGO, pour son sentiment d'être un dieu vivant, qu'il produit des monstruosités comme le bulbe d'Amaryllis dans la logique... industrielle de consommation.
    Et s'Il est capable de faire ça avec les plantes, qu'est-ce qui va arrêter son gratouillis fatal de le faire... avec lui-même ? (Denis Duclos il y a longtemps dans le Monde Diplomatique a observé les tendances autophages, cannibales, autodestructrices, de la société capitaliste industrielle.)
    Rien, d'après moi, et d'autres. Sans foi, ni loi maintenant. Une grimace dans les laboratoires.. à ciel ouvert.
    Et j'y vois... cette logique à l'oeuvre dans notre tentation à ciel ouvert d'ingénierie biologique à l'échelle planétaire, en généralisant des expériences... sur nous-mêmes, avec les vaccins "nouveaux, améliorés, vus à la télé".
    Question pour les croyants : si, avec nos manipulations nous produisons des Amaryllis qui ne tiennent plus debout, qu'est-ce que nous risquons de faire... de nous-mêmes, dans ce contexte ? Et vous ? vous voulez prendre le risque de devenir un Amaryllis qui ne tient pas debout ? Pas moi. Même pour le "bien" (mon oeil...) de l'"intérêt collectif". Pouah. (On se souvient que qui veut faire piquer son chien, lui trouve la rage. On s'en souvient. Ce n'est sûrement pas la logique de Descartes, mais l'Homme obéit à différentes logiques, tout de même.)
    Dukaks était prophétique dans "L'apprenti sorcier". Sans doute, il le savait. Il a approfondi ma conviction que la création n'est pas le créateur, et ne peut pas prendre sa place. L'humilité, en somme. Le fondement de la piété.
    Mais on a tendance à écouter les prophètes... trop tard, quand même.
    Merci de laisser la parole à un tribun ?, ce matin, Guy...au féminin.

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