lundi 31 janvier 2022

Une jeune fille qui va bien. Sandrine Kiberlain.

1942 : une jeune fille apprentie comédienne embrasse goulument la vie au sein de sa famille juive. Elle respecte la formule d’un metteur en scène voulant que s’exprime mieux un acteur : « joue comme si c’était la dernière fois ! »
Film émouvant et terrible quand on sait que la douceur enjouée de la Barcarole d’Offenbach sera interrompue. Sa vitalité dit avec efficacité la tragédie de la Shoah qu'un graffeur vient d'insulter sur les murs de Grenoble, choquant bien au delà du CRIF. Dans le monde, les actes antisémites n'ont jamais été aussi nombreux.
Les caractères d’une grand-mère complice, d’un frère bon élève et d’un père légaliste sont bien dessinés. L’actrice Rebecca Marder, lumineuse, subtile, excessive, emporte tout sur son passage. Son parcours théâtral est à l’image de ce film monté tellement efficacement que toute la salle est restée jusqu’au bout du générique, sans broncher, embarquée dans un récit justifiant totalement un titre nous laissant pensifs.
Nous connaissons cette histoire maintes fois racontée et rafraichie ici, s’arrêtant au bord du gouffre. J’ai appris que les radios et les vélos avaient été confisqués et qu’une boulangère pouvait refuser un pain à la vue d’une étoile jaune sur la poitrine de sa cliente sans que bronche quiconque.

1 commentaire:

  1. Rien à faire, après toutes ces années, toutes mes lectures sur le sujet de la Shoah, reste la question "mais comment les uns et les autres se sont fait embarquer là dedans ?"
    Comment la folie collective descend pour emporter tout (et tous...) sur son passage ?
    Toujours sans réponse.

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