mercredi 2 septembre 2020

Un tour en France.

Le mercredi sur ce blog, en quelque sorte "au rendez-vous des voyageurs", j’ajouterai cette année d'abord quelques récits de promenade de proximité avant une chronique d’un périple qui nous a mené jusqu’à Lens avec étapes à Vézelay, Reims, Amiens, Chartres, Bourges, Clermont-Ferrand...
Pèlerins de circonstance, nous avons aimé ces villes, marquées pour moi, aux couleurs des clubs de football qui ont conservé le plus longtemps le respect des valeurs populaires avec les « sang et or » de Bollaert ou « les verts » puisque nous avons logé d’abord à Saint Etienne, et que nous sommes passés pas loin d’Auxerre, la bourgade qui connut une gloire de ballon rond inattendue. Kopa figure sur la porte de la boutique du stade de Reims comme ses dribles dans les images persistantes de mon enfance.
Chemin faisant par les routes secondaires, nous avons pris un peu la mesure de notre pays dont nous n’avions qu’un reflet à la dimension de notre téléphone ou de notre télévision.
Nous avons aimé ses musées, des lieux où se conserve l’art brut et confirmé notre imperméabilité à des propositions artistiques furieusement froides et contemporaines.
Nous avons apprécié quelques auberges de campagne et comparé les travaux colossaux qui ont permis de loger et de faire circuler les franciliens d'aujourd'hui, aux cathédrales impressionnantes que nous venions de visiter.
Après les forêts du Morvan, les paysages grandioses modelés par l’homme en Beauce et en Champagne, pour produire pain quotidien et vin de fêtes, gardent une mémoire des morts de la guerre de 14/18  que nous n’imaginions pas aussi présente.
Des innovations devenues familières, Airbnb, GPS et numérisation photographique, ont accru le confort de notre condition, en nous permettant, tout en conjuguant géographie et histoire, de nous étonner, d’apprendre, de nous rendre plus forts, pour ne pas nous laisser éroder pas tous les oiseux de mauvaise augure.
Les murs sont plutôt moins souillés que par chez nous, mais des petits ronds verts dispersés ça et là, s’ils sont moins fréquents que les piqures de moustiques estivales, font douter des pouvoirs de l’éducation, puisqu’ils sont l’œuvre de complotistes, anti-5G, anti-vaccin, anti-Europe, anti-Etat et niant l’existence du coronavirus. 
Pas des lumières, mais ils se font voir et confirment que décidément je n’aime pas le fluo. Je préfère les vers luisants devenus si rares les soirs d’été, tout en continuant à me tenir auprès des feux de camp allumés par les encyclopédistes qui avaient valorisé les bâtisseurs de tant de joyaux, pour les siècles des siècles.  
"Midi, Roi des étés, épandu sur la plaine,
Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu.
Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine ;
La Terre est assoupie en sa robe de feu."
Leconte de Lisle

 

1 commentaire:

  1. Une belle page, Guy. Merci.
    Pour ma part, j'ai du mal à m'épanouir dans l'agglo en ce moment, quelqu'agglo que ce soit, d'ailleurs. Agglo...agglutiner ? J'ai du mal à m'agglutiner...
    Oui, nos "campagnes" sont belles, et certaines de nos villes gardent un peu de caractère. Je suivrai ton périple avec intérêt.
    Cordialement.

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