samedi 26 septembre 2020

Anne-Marie la Beauté. Yasmina Reza.

La vieille actrice qui se confie pendant 88 pages a de la gouaille et celle qui la met en scène a toujours la même efficacité 
« …et je me suis mise à pleurer à cause de l’orgue qui te flanque le bourdon, on n’y peut rien, j’ai revu la loge et la clope, et les cheveux, les lettres d’amoureux, la Kikine sur le sofa à fleurs qui était devenue l’autre raidasse avec sa jupe-culotte. » 
Pourtant elle n’est pas du genre à s’apitoyer, quand elle résume ainsi une vie :
«  Tu fais la bédouine et quand tu es veuve tu finis dans un cagibi avec un réchaud et tes breloques empilées » 
Ce monologue est un recueil d’observations banales dont l’humour rehausse la finesse:
« Je ne supportais pas de la voir faire ça et je fais pareil. Il parait que c’est courant. » 
« Moins de bagnoles, moins de laque à cheveux. Quand l’homme s’extermine, la nature va mieux »

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