vendredi 25 septembre 2020

Le genre : s’enrager ou s’arranger ?

Pour avancer en des eaux quelque peu agitées du « genre », je livre sans vergogne quelques éléments biographiques pour m’autoriser à écrire : élevé dans les années où le mot « sauvagine » était inclus dans « l’éducation sentimentale » de Le Forestier, l’éducation de mes enfants fut paparitaire ; grand papa, j’assure toujours aux casseroles et à l’aspirateur.
Je modère bien volontiers ma position de jadis, concernant les cours  de récré « non-genrées » censées remettre en cause la domination masculine en témoignant, oublieux journalistes, que la réflexion est entamée depuis un moment 
Puisque l’influence des caïds des bacs à sable a besoin d’être contenue, la question de l’espace dévolu à chacun mérite d’être posée, le football au féminin ne semblant pas forcément une activité pour toutes.
Mâle parmi les maîtresses, j’appréciais, dans le rituel des parties que disputaient les petits frères de Zizou, une occasion de valorisation de quelques bancals du calcul mental.Y aura-t-il de la place pour les imitateurs de Mbappé, avec cages et filets et pas forcément des parcours fléchés?
Personne ne verra d’inconvénients à davantage de jardins, plus d’ombre et des sentiers pour les amis.
Et pourquoi pas des coins tranquilles, puisqu’à côté des principes de précaution paralysants, l’autonomie reprendrait vraisemblablement du poil de la bête. 
Au-delà d’une végétalisation forcément cosmétique dans des lieux encastrés dans le béton, quand le goudron aura sauté, prévoir des chaussons pour le retour en classe où comme à la mosquée on pénètrera dans le temple du savoir en laissant la poussière dehors.
Les garçons ont plus de mal que leurs sœurs dans leur scolarité, les images masculines se faisant rares dans les familles monoparentales et dans les écoles où une pincée d’hommes pourrait équilibrer les effectifs des personnels d’encadrement : vive l’école paternelle !
Si quelques traces libertaires subsistent dans mes appréciations ci-dessus, en ce qui concerne les « crops tops » ci-dessous, je ne vois aucun inconvénient à ce que la décence soit la règle dans les établissements scolaires.
Je peux aimer la saison des robes légères et comprendre l’interdiction de tenues distrayantes à l’école, autant pour celles qui les portent que pour ceux qui sont portés à les voir.
Il doit y avoir une place pour une décence élégante loin du voile, miroir d’une érotisation de tous les instants avec une tenue, on dit tenue, différente pour assister à un cours de grammaire ou à une rave party.
Des féministes demandent aux hommes de changer de regard vis-à-vis d’elles.
Pour avoir trop souvent minimisé la responsabilité des violeurs face à leur victime, faut-il imaginer de demander aux passants de ne plus voir les filles, voire les considérer par exemple comme de quelconques chèvres, quitte à être démenti par quelque légionnaire ?
Que deviendront les printemps si un jeune homme mime l’indifférence aux suggestions de l’une ou de l’un découvrant leur « lune » ? L’expression désuète est plus seyante que «  montrer son cul » et vise à insister qu’il ne suffit pas de se nourrir pour vivre, mais entre affranchi(e)s il s'agit de cultiver le plaisir, le désir, même si ce fond de gastronomie d’antan parait réchauffé.
Quand un ministre parle de  « tenues normales » certains font les étonnés. Ceux là ont du mal avec les  des propositions subordonnées dans une définition, arrêtant celle de la liberté à : faire ce que je veux…et ferme ta gueule ! Les louches de goudron se multiplient dans la marmite des réseaux sociaux où les simplistes agressifs s’agglutinent aux menteurs croyant en leurs mensonges
Et la liste des postures inquiétantes s’allonge avec le « woke » jouant du racisme anti-blancs, avec « safe spaces » pour communautés sourdes à d’autres opinions que les leurs. Et gare à la « cancel culture » mettant à l’index les impudents qui auraient pu «  s’approprier » une autre culture que la leur.
D’accord une hollandaise en dreadlocks c’est pas terrible, mais pourquoi faut-il être Palestinien pour avoir le droit de porter un keffieh ? 
Un sourire conviendrait mieux qu’une colère, pourtant tant d’aveuglement venu des campus américains nourrit Trump et fait froid dans le dos.
Allez, tout n’est pas perdu, avec une réflexion bien de chez nous :« Que Charlie Hebdo continue d'écrire, de dessiner, d'user de son art et surtout de vivre […] Dans notre pays, seule la loi fixe les limites. » Hafiz Chems-eddine Recteur de la Grande Mosquée de Paris.

1 commentaire:

  1. C'est vrai, Guy, que l'humour semble être un art perdu. Un peu comme la conversation.
    Dans un livre de Henry James qui date du 19 siècle, début 20ème, et qui parle de l'initiation, et de l'éducation sentimentale d'une jeune fille à marier qui sait un peu trop déjà pour trouver un mari à son pied, il y a un adjectif qualificatif qui revient inlassablement pour la décrire : elle est.. sérieuse...
    Il me semble que... la grâce n'est pas pudding, et que nous avons besoin de grâce dans notre bas monde. Même, comme je le répète trop souvent, nous avons terriblement besoin de grâce, et moins de... gratuité...
    Je pense à nos amis grecs qui avaient moins de problème avec la nudité que nos amis.. romains... en passant. Détail capital pour comprendre notre histoire collective.
    Mais je partage ton avis que le problème est devenu la possibilité de tenues DIFFERENCIEES pour les lieux différents, comme un niveau de langue différent pour des lieux différents aussi.
    Quand l'espace public devient un grand terrain vague indifférencié ou chacun n'en fait qu'à sa tête pour exprimer son.. choix ? les choses vont mal.
    C'est dit déjà dans le livre des Juges dans la Bible, et c'est vieux, ça...

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