vendredi 11 septembre 2020

Le Postillon. Eté 2020.

Je crois savoir parfois renouveler mes opinions, rafraichir mes à priori, voire retourner ma veste, pourtant à la lecture  des 20 pages du Postillon, je reste constant dans mes accords et mes critiques.
Les rédacteurs sont anonymes, alors qu’ils ne manquent pas de nommer ceux qu’ils ont dans le collimateur. 
Leur ironie peut être lourde concernant des personnes à qui n’est pas laissé d’espace pour se défendre, se justifier, ainsi la directrice de la prison de Varces lors d’un reportage pourtant intéressant sur cette institution où des abus de pouvoir, des humiliations, des violences sont mis en évidence. 
Ils prennent le parti d’une jeune lectrice s’estimant humiliée par son père et qui n’a pas obtenu les réponses qu’elle attendait aux numéros d’urgence ou d'une prof en butte à son chef d’établissement, elle a forcément raison. 
Quand ils vont auprès des travailleurs, ils sont plus convaincants, surtout s'il n’y a « EHPAD répit pour les soignants ». 
Lorsqu’« un corbeau poukave les indics », le monde de la délinquance s’adapte aux nouvelles façons de communiquer, le travail de la police en est changé. Le ton de l’article est raccord pour cet aperçu en milieu hors la loi, alors que l’envoyée spéciale en immersion dans un espace de coworking le temps d’une session de coatching a plus de recul.
Le qualificatif « macronasse » envers Chalas ne grandit pas le bimestriel, même si  la députée use et abuse d’une langue de bois qu’ils savent bien débusquer de toutes parts, ainsi chez Piolle : 
« Ici, nous regardons l’espoir dans les yeux ».
Avec la novlangue des starts-uppers, leur cible privilégiée, pas besoin de commentaire quand c’est du concentré : 
«  Expérimenter des solutions inclusives, ensemble, pour demain. Création d’un lieu d’expérimentation pour répondre aux défis pour demain. Les Minimes est une fabrique d’innovation sociale et économique, un lieu d’hybridation urbaine mêlant activités économiques, initiatives citoyennes et tremplin associatif. L’objectif est de soutenir l’émergence et le développement de projets innovants, portant des valeurs sociales, culturelles, artistiques… »  
J’apprécie toujours autant leurs angles originaux: par exemple auprès des travailleurs exploités  de Deliveroo et Uber Eat  qui sillonnent la ville sac cubique sur le dos rempli de Macdo, pourtant  ces jeunessont satisfaits de ce type d’emploi où la souplesse est de mise. 
Je ne suis pas d’accord avec leur complaisance à l’égard des saccageurs d’antennes relais et des phraseurs volubiles et indélébiles sur les murs des autres.
Ils prétendent ne pas être de ces imbéciles qui regardent le doigt du sage qui montre la lune mais leur ton badin pour évoquer les incendies qui inquiètent les citoyens attachés au bien  commun participe de ce climat délétère qui appelle des surveillances renforcées.
Par contre je partage leur sympathie pour le Centre Inter Peuple placé en liquidation judiciaire ou leur évocation amicale du quartier Beauvert et celle du dernier cyber café grenoblois. 
J’apprécie leur humour avec leur classement des files d’attente, « queue je t’aime » : la poste Chavant explose le coefficient Cupidon, alors que la mercerie « Au Minou » devrait améliorer son score rapport ombre/soleil.
Encore un classement: celui des journaux de la cuvette en fonction de l’éloignement de leur imprimerie est original.  Gremag est imprimé en Mayenne  (778 km), Les Affiches et Le Petit Bulletin en Espagne ( 541km), Le Postillon à Montbonnot (11km).

 

1 commentaire:

  1. Bon, là tu me perds un peu, Guy. Il y a beaucoup de mots que je ne comprends pas.
    Je me souviens... quand j'ai commencé à entendre le mot "meuf", j'ai été choquée de sa LAIDEUR. Je le suis toujours. J'essaie de me discipliner pour ne pas utiliser le mot "mec". Les mots qui ne me... grandissent pas dans ma bouche (voire, participent à me rapetisser pour rester près de l'humus) ne sont pas pour moi.
    Mais là, la novlangue (et pas seulement la langue de bois) progresse. Surtout la novlangue avec les sigles. Désolant.

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