lundi 14 septembre 2020

Police. Anne Fontaine.

La profusion de films policiers et les débats animés qui s’en suivent disent bien la nervosité de la société quand sont montrées les situations des hommes et des femmes les plus exposés aux violences.
Je suis allé voir ce film car quelques néo censeurs avaient appelé à son boycott : Omar Sy en jouant un policier serait un « traitre » et ne pourrait incarner un représentant de la loi. 
Ce type d’anathème est insupportable. 
Alors que ce film révèle les souffrances de trois flics bien interprétés par Virginie Efira, Omar Sy et Grégory Gadebois, comme pour « J’accuse » de Polanski, les avis sont brouillés par le contexte polémique. 
J’avais trouvé dans un premier temps le film intéressant, bien monté, bien éclairé, posant habilement les termes d’un dilemme aigu. Dans la Kangoo, la pression monte entre les trois qui doivent ramener à la frontière un réfugié promis à la mort lorsqu’il quittera notre sol. 
Et puis l’intervention pour une fois pertinente d’un spectateur du « Masque et la plume » nuance ma première vision puisque les procédures d’expulsion ne permettent pas semble-t-il cette issue fatale. Il y a bien des fois ou peu importe la vraisemblance pourvu qu’on réfléchisse ou qu’on vibre, mais à l’intérieur d’une description naturaliste, les distorsions avec la réalité font tache.

1 commentaire:

  1. Juste une question... les procédures d'expulsion ne permettent pas ce genre de déboires suppose que tout le monde est au courant de la loi. Théoriquement, tout le monde, surtout dans le monde policier, est au courant de la loi, mais je n'ai pas fréquenté des préfectures pendant des années sans apprendre que l'appréciation de la loi pouvait être très différente d'une personne à l'autre.
    Certes, il y a des associations qui prennent en charge les réfugiés en leur fournissant une assistance légale, mais est-ce que ça permet de protéger tous les réfugiés ?
    En tout cas, ta description permet de sentir qu'il s'agit d'un film qui cherche à faire réfléchir ET vibrer, en refusant les stéréotypes et les catégories faciles, et pour moi, c'est précieux par les temps qui courent.

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