mercredi 30 septembre 2020

Queyras. Pierre Witt. Marianne Boilève.

Ces 144 pages composent bien plus qu’un joli livre de syndicat d’initiative, car le texte n’est pas qu’un accompagnement aux photos en noir et blanc, mais une occasion de réfléchir au progrès, à la tradition.
Le propos n’est pas nostalgique et si la sympathie envers les habitants de haute montagne est évidente, les contradictions sont évoquées, l’entre soi pointé.
Une écriture poétique anime les pierres polies des étables jusqu’aux roches inaccessibles. 
«  Le Queyras, une île frangée d’immenses vagues pétrifiées, infinies… Assauts successifs, écume de neige, obliques de pierre, lancés en tous sens par un vent nerveux. » 
La métaphore de l’île est particulièrement efficace et l’évolution des hommes vis-à-vis de la nature finement exprimée : 
«  … d’alliée nourricière, la nature a été promue attraction de choix dans un cirque de montagnes à la magnificence estampillée. »« Maintenant les forêts peuvent manger le bas des terres arables, le loup peut revenir : les visiteurs apprécient. Les paysans moins, mais qu’importe, il y a en a si peu. »
La couverture un peu terne n’est pas significative des portraits photographiques dynamiques ni des paysages d’ombres noires et de lumière blanche forts, beaux. 
« Et comme on fredonne un refrain réveillé de l’enfance, ils caressent avec nostalgie ces « sept mois d’hiver, cinq mois d’enfer », label livresque accordé au temps passé. »

 

 

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