La phrase de Picasso inscrite dans la première des 17 salles
qui lui sont consacrées au musée de
Grenoble jusqu’au 5 janvier 2020 se complète utilement de sa seconde
partie :
« Mais il n'y a
pas de doute que la guerre existe dans les tableaux que j'ai faits alors. »
Ainsi le parti pris de notre guide-prof privilégiant l’aspect
artistique redonne une vigueur politique à la star sexagénaire dont
l’engagement pendant la seconde guerre avait pu interroger. « Tête
de mouton écorchée »
La connotation pédagogique de cette visite avec propositions
interdisciplinaires à l’appui, nous permet de compléter nos premières vues et
ouvre des perspectives séduisantes.
Ainsi le compagnonnage avec Robert Desnos le poète, resté auprès de sa femme,
alors qu’il avait été prévenu par son journal qu’il allait être arrêté,
permet de présenter le travail remarquable d’élèves de Champo à propos de
l’engagement. https://lycee-champollion.fr/spip.php?article2973.
L’auteur de « La
fourmi de 18 m
avec un chapeau sur la tête » est un vecteur pertinent de
compréhension de l’exposition. Que voyons nous ? Que croyons nous ? Quels
monstres a-t-on engendrés ? Dans la ville de Fourmies étaient fabriqués des wagons de 18 m et les camps de la mort
ont existé.
http://blog-de-guy.blogspot.com/2019/04/ombre-parmi-les-ombres-ysabelle-lacamp.ht
« Le Buste de Dora Maar dans l’atelier des Grands-Augustins », en 1943, par Brassaï honorera la mémoire d’Apollinaire.
« Le Buste de Dora Maar dans l’atelier des Grands-Augustins », en 1943, par Brassaï honorera la mémoire d’Apollinaire.
Après Fernande de l’époque cubiste, Olga qu’il a épousée et
puis Marie Thérèse, Dora Maar sa volcanique compagne des années de guerre, est
une artiste photographe, pas une potiche. Elle a travaillé avec les
surréalistes, elle sera pour l’éternité la « Femme qui pleure », portant
avec elle l’Espagne qui souffre depuis des années. « Tête de femme n° 1 »
La première fois qu’il l’a vue elle jouait à planter un couteau entre ses doigts, ses mains la symbolisent autant que ses larmes. « Dora Maar » photographiée par Man Ray.
La première fois qu’il l’a vue elle jouait à planter un couteau entre ses doigts, ses mains la symbolisent autant que ses larmes. « Dora Maar » photographiée par Man Ray.
S’il peignait très vite, il multiplie les travaux préparatoires « Buste
de femme avec les bras levés derrière la tête ».
« Le jeune homme à la langouste » hommage au « Mangeur
de melon et de raisin » de Murillo, serait une réponse aux athlètes
surtout pas « dégénérés » d’Arno Breker comme « L’homme au
mouton » où Pablo se ressaisit de l’art classique. Les fenêtres sont
occultées pour la défense passive sur l’affiche de l’exposition et au « Café
des Bains » à Royan, ville anéantie par les bombardements de 45.
Si nous sommes invités à voir quelques séquences de films de Clouzot renseignant sur le travail de l’artiste majeur du XX° siècle, les vitrines sont aussi intéressantes : « Une anthologie de l’humour noir » de Breton est un spécimen rare, et quelques articles voire une lettre d’insultes sont éclairants.
Si nous sommes invités à voir quelques séquences de films de Clouzot renseignant sur le travail de l’artiste majeur du XX° siècle, les vitrines sont aussi intéressantes : « Une anthologie de l’humour noir » de Breton est un spécimen rare, et quelques articles voire une lettre d’insultes sont éclairants.
« L’Enfant aux colombes » surnommé Churchill, fait le
lien avec les pigeons que peignait son père et annonce celles de la paix.
C’est le même homme qui peignait un oppressant « Grand
nu couché » aux tonalités connotées, brunes et vert-de-gris
et une « Femme nue contemplant un homme » aux effets de clairs obscurs charmants.
et une « Femme nue contemplant un homme » aux effets de clairs obscurs charmants.
Il a toujours été jeune « Tête de jeune homme » (1945).
Et même si « C'est à cause de
toi que cette époque n'est pas grise » comme disait Eluard, il avait averti dès 36 des horreurs à venir,
il sera en désaccord avec le PC auquel il adhère en 46 : pour lui la
guerre n’était pas finie. « Le
Faucheur »
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